...à périodicité très variable, ouverte le 23 février de l'an de grâces (matinée) 2014...

et (presque) fermé en janvier 2017


sphinx

PRÉ EN BULLE
Cette page n'est subventionnée par aucune collectivité territoriale,
car nous détestons la littérature de faussaires à la main d'organismes bidons ( Offices, fausses assos, EPCC...), instrumentalisés en sous main par des élus.
Quand, par le passé, les gouvernants, ou leurs porte-plumes serviles, se sont occupés de régenter art ou littérature, on a aussitôt
pu constater la régression mentale.


(avec la complicité de Léonor Fini, ici à droite)

Le mot "Bretagne" de ce titre n'implique aucune allégeance à un quelconque communautarisme, autonomisme ou indépendantisme. Il situe juste le lieu de la culture (et parfois de la langue) d'où nous écrivons. Notre regard essaie de porter plus loin que les Régions, les États, les continents... ou les galaxies, car nos territoires sont avant tout imaginés.

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* à savoir : Régine Mary (Iso), Gilles Knopp (Knoppy) et Jean Kergrist (JK)

Pour un formatage américain à réactivité immédiate, il faudra vous adresser au logiciel Wordpress. Ici on prend le temps des relations humaines et des labyrinthes rigolos des fêtes foraines. On s'en fout totalement du nombre de zamis sur fesse-bouc.

On n'est pas à un jour près, ni à un mois.
On prend le temps, avant d'écrire, de tourner 7 fois la plume dans l'encrier des sentiments. On amène ses crayons de couleur, on s'écoute, o
n se cause et on se contredit courtoisement. Pour vos plaidoyers en faveurs du Front National, du pâté Hénaff, de la Légion étrangère, de l'Institut de Locarn, ou de l'agriculture productiviste, adressez plutôt vos textes à Minute ou à La France Agricole.

Depuis fin février 2014, sur cette page, déjà près de 400 articles (tous en ligne). Pour faciliter leur repérage, ils sont numérotés. Le moteur de recherche interne vous permet de trouver les thèmes abordés ou les personnes citées.

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    Maître Knopp a fini de jouer au bois, résonnez musette ! Il nous revient sans gueule ni langue de bois. Juste une petite réprimande à propos du catastrophisme (cf plus bas sous le papier « Apocalypse now ») Pas le genre à t’envoyer des courriels courroucés dès qu’un mot ne lui plait pas, comme le faisait, il y a peu, sur un site Internet auquel nous collaborions généreusement, une petite cheftaine sadique en brandissant son fouet. Si encore elle s’était harnachée de porte-jarretelles, j’aurais pu lui répliquer « Merci Maîtresse ! Fouette-moi encore ! »
    Sur cette page de Bretagne, nous sommes en pays plus civilisé. L’acceptation de la contradiction est un signe de santé mentale. Mais bientôt viendront les robots. Knoppy sur le sujet en connaît un rayon. Et alors là, on ne répond de rien. Faudra ramper au doigt et à l'œil. Car le robot, lui aussi, est plutôt con.
JK 

    Oui. Je sens que je vais encore amalgamer. C'est mes lectures qui se télescopent, en fait. Qui s'entrecroisent, se mêlent et s'intriquent jusqu'à former le gloubi-boulga que voilà.
Au départ, j'ai lu un truc sur le salon « innorobot » et ensuite, tout s'est enchaîné...

    Technologie. Haute-technologie. Très-haute-technologie. Technologie spatiale. On nous apprend que de plus en plus de robots toujours plus performants vont progressivement remplacer les humains dans l'exécution de tâches ingrates, pénibles, dangereuses ou répétitives. Au commencement, les robots, c'était le truc des Japonais. Comme y z'habitent un archipel, la place est chère, et d'un point de vue culturel, ils n'avaient pas trop envie d'importer de la main d'oeuvre estrangère pour ramasser les poubelles et boulonner les bagnoles. Donc, robotisons, se sont-ils dit en Japonais. L'idée a été porteuse, tous les constructeurs bagnoliers du monde s'y sont mis, et même, ils sont allés produire avec des chaînes automatiques dans les pays à faibles coûts, là où l'heure-robote est moins chère.

     Mais alors maintenant, le plus beau, c'est que non seulement ces voitures modernes bourrées d'électronique ne sont quasiment plus construites par des humains, mais que les dernières innovations leur permettent de se conduire toutes seules, sans le chauffeur. Demain, pour rentrer des beuveries nocturnes, plus besoin de désigner un
capitaine de soirée ©, tout le monde pourra se biturer copieusement, titine est programmée pour rentrer au bercail en totale autonomie. Un peu comme les chevaux qui ramenaient la carriole à la maison quand pépé sortait du bistrot. Grosse déception pour la maréchaussée, tous les éthylotests à balancer. En cas d'excès de vitesse, le centre de paiement automatisé où sévissent déjà les robots-flics retirera le montant de l'amende directement par prélèvement automatique auprès du robot-guichetier de votre e-banque et après le retrait des douze points du permis, l'automobile est programmée pour s'immobiliser.
robot     De toute façon, y'aura plus tellement besoin de rouler pour aller bosser étant donné que d'autres robots assureront le job. On a commencé par les standardistes, les guichets, les caisses des supermarchés, et pis comme personne dit rien et que tout le monde laisse faire, le remplacement progressif des humains par des machines avance un peu tous les jours. Sur le même principe que l'aspirateur robot, on aura bientôt la charrue et la moissonneuse-batteuse guidées par drones et par satellites, il y aura donc aussi des robots-bouseux. Les aides-ménagères pour les vieux, pareil ! Ah, y z'ont vraiment pensé à tout !

    Ben... Peut-être pas à tout finalement ! On est quand même un sacré paquet d'humanoïdes sur cette petite planète ingrate, instable climatiquement et géologiquement, incapable de continuer à nous fournir indéfiniment et à titre gracieux le pétrole dont nous avons tant besoin. La salope ! Et alors, nous autres humains, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir foutre quand les robots feront tout le boulot à notre place ? Quand les bagnoles décideront d'aller se balader toutes seules sans personne à l'intérieur, avec la complicité de la domotique qui lui ouvrira la porte du garage et nous enfermera dans le salon ?

    Oui, passque, si on pousse un tant soit peu le raisonnement, dans un premier temps, il restera peut-être encore des humains réparateurs de robots, mais même ça, à terme, finira par disparaître... Au final, on va donc se retrouver à quelques milliards de crétins à pas savoir quoi faire, vu que tout le boulot se fera tout seul, en mode automate. Si on n'arrive pas à mettre en place rapidement le Revenu Inconditionnel Universel, plus aucun humain n'aura assez de fric à dépenser. Faudra donc aussi inventer des androïdes pour aller en vacances, consommer, bouffer et chier à notre place, vu que de place, on n'en aura plus ! Déjà les pizzas se fabriquent toutes seules avec du faux-fromage, on peut les livrer quasi-instantanément par drone interposé, voire les matérialiser avec une imprimante 3D, la machine « cloaca », installation de l'artiste Wim Delvoye qui produit de la véritable merde, existe en plusieurs versions y compris une pour les végétariens, il n'y a plus qu'à la décliner en mode bipède si on veut l'humaniser un peu.

    Même la sexualité dite « récréative » devrait pouvoir bientôt abandonner le principe d'un partenaire de chair, d'os, d'orifices et de protubérances grâce à la sophistication des sex-toys. Donc, au train où vont les choses, dans quelques années, nous ne saurons plus strictement rien faire de nos têtes et de nos dix doigts (enfin, vingt, si on compte aussi les orteils...).
    Je ne sais pas bien vers où on va là, mais la question qui me tourmente le plus, c'est de savoir s'il y aura besoin d'un permis pour tirer sur les drones qui vrombiront au dessus de nos têtes ou si la justice retiendra le principe de « légitime défense »...

Gilles Knopp

canard
Le Canard enchaîné du 26/03/14 (page 7)


Si vous voulez faire un tabac à la télé,
adressez vos scénarios tragiques à
Bertrand Rault
France 3 Bretagne, 9 av Janvier
35040 RENNES

   L'apocalypse c’est bien joli, mais, pour rester crédible, faudrait aussi parler de temps en temps élections. Communales en l’occurrence. Vous connaissiez déjà Clochemerle et Glomel. Grâce à Jean-Do, vous allez adorer Louannec (22).
    Avec Internet, les correspondants des quotidiens locaux, facile à contrôler, perdent de leur influence et les petits potentats n’en finissent plus de pester contre ceux qui, dans leur commune, savent lire, écrire et taper sur un clavier d’ordinateur. C’était quand même mieux du temps des foirails : on tenait sa commune à coup de petits caïds de bistrot, de grandes tapes dans le dos et de bitures programmées. Veinard d’Erdogan qui, en Turquie, pour être tranquille, a réussi à interdire Twitter !
JK

louannec

Mieux qu’à Sébastopol !  

    Dimanche dernier, nous étions invités à désigner les futurs maîtres d’ouvrage des rocades, ronds-points, enrochements de plages, ports de plaisance, zones artisano-commerciales, salles multifonctions, Zéniths et autres régals du BTP. Les citoyens de l’Union Ciscaucasienne étaient eux aussi autorisés à voter ; et même les Romanichels, le recours de M. Hanotin, candidat socialiste à Saint-Denis, contre l’inscription des voleurs de poules sur les listes électorales, ayant été rejeté par un procureur tâtillon et peu soucieux de la souveraineté des Droadlomkistanais de souche.

    A Louannec, paisible commune résidentielle réputée pour son sens du consensus, en particulier linguistique et culturel, on votait aussi, loin de la rumeur du monde, des querelles de personnes... et des débats de programme.
Et pour cause, puisque, conformément à une tradition déjà ancienne, il n’y avait qu’une seule liste ; avec un léger changement toutefois : ce n’était plus la liste du maire, mais celle de son héritier. En guise de programme : la continuité dans l’ordre établi et le consensus proclamé.
Pas de débat contradictoire ni de réunion publique donc, à quoi bon ? Pas plus qu’il n’y eut de commissions extra-municipales, de comités de quartier ou de consultation populaire, tout au long des mandats précédents : ces inventions du diable sont tout juste bonnes à générer des troubles à l’ordre public et à empêcher les élus de travailler !
De toute façon, c’est établi : à Louannec, tout le monde est d’accord. Qui pourrait le contester, d’ailleurs, au vu des résultats de ce beau dimanche de triomphe de la démocratie locale : 100% des voix pour la liste du candidat héritier. Mieux que le référendum de Poutine en Crimée. Et sans intervention de l’armée ou des milices.
Par la seule force de la douce anesthésie du débat citoyen.
élus

Photo journal Le Trégor (7/02/2013), sans rapport (ou presque) avec ce papier.

    Seuls des esprits fâcheux auraient pu faire remarquer qu’avec plus d’un tiers d’abstention et plus d’un quart de bulletins nuls ou blancs, cette liste a été élue par moins de la moitié des citoyens de la commune.  Ce qui n’empêcha pas le nouveau patron de proclamer aussitôt que son installation pouvait revendiquer  « une légitimité certaine ».
Indiscutablement. De même que la Crimée est et a toujours été indiscutablement  russe.
De même qu’il est indiscutable que les 26% de bulletins nuls ou blancs ne sont que l’expression d’un méprisable défoulement, pour reprendre l’analyse imparable du prince héritier.
Avec un bémol et une pointe d’inquiétude quand même :  « Quelques électeurs ayant souhaité que soit tenue une réunion publique avant le scrutin », le nouveau patron n’exclut pas qu’à l’avenir, ce genre de demande puisse être prise en compte... Diable ! La vie municipale ouverte au débat public à Louannec ! Mais c’est la porte ouverte à la démocratie participative ! Autant dire à l’anarchie !

    À moins qu’on veuille tout simplement éviter que, la prochaine fois - par souci de simplification des procédures et pour réduire le bilan carbone de cette pantalonnade, ou pour éviter un défoulement public exprimé cette fois par l’abstention de 80 % des inscrits - le préfet ne nomme directement un administrateur public pour gérer le consensus louannecain ?


Jean-Do Robin, sujet louannecain

Dans Régine il y a RGE. Notre chroniqueuse maison est tellement passionnée par son sujet, qu'elle oublie de nous dire ce que signifie ce sigle. À vous donc de chercher. Ces quelques logos, placés en illustration, devraient vous mettre sur la bonne piste. Plein de carambars à gagner pour ceux qui trouvent. C'est pas fini avec les sigles. Bientôt ce sera au tour de la HQE, une autre grosse bébête qu'il va nous falloir aussi apprivoiser.
JK


Ou comment obliger les artisans à bâtir le mur devant lequel ils seront fusillés
rge1
    Il était une fois, la première entreprise de France. On l'appelait l'artisanat. Celle qui nous avait toujours fait rêver dans les publicités pour le fromage ou le saucisson à la télé. Imaginez un marché, un village, une place, des artisans bouchers, charcutiers, mais aussi maçons, couvreurs, électriciens, plombiers... Imaginez un atelier de menuisier, des rabots, des machines, des ciseaux à bois, un établi, un crayon sur l'oreille, des pieds dans les copeaux. Imaginez une maison en construction avec des tas de camionnettes, des gars en salopettes bleues qui sifflent en travaillant. Une jolie fabrique, avec des ouvrières qui décorent des assiettes. Enfin, imaginez. Imaginez du boulot dans les bourgs, les campagnes et les villes. L'artisanat, une bien belle entreprise, avant. Avec 3 millions d'hommes et de femmes actives, vous imaginez ! Plus d'un million d'entreprises dans tous les corps de métiers. Dans l'alimentation et puis dans le bâtiment et puis dans la production de biens et de services. Imaginez plus de 510 activités dans tous les genres, tous les secteurs, et puis cent milles, 100 000 embauches à l'année. Imaginez la création et l'inventivité. C'était ça notre artisanat. Et des centres de formation, des AFPA qui formaient, nourrissaient, hébergeaient les futurs ouvriers qualifiés. Une chambre des métiers. Des univers, des gestes, des matières, des outils, des têtes bien pleines et des mains savantes. Des millions de bras, de talents et de sourires, c'était ça notre artisanat.

   
rge2 Et bien, c'est fini tout ça. Aujourd'hui, l'artisanat c'est une grosse part de marché. Une belle grosse part de gâteau. Juste ça. L'artisanat c'est un investissement. Imaginez une grosse pieuvre qui se nourrisse de paysans et d'artisans. Elle a un appétit la vilaine, un gros appétit et un joli nom TAFTA la politique des firmes mondiales ! Mais comment manger tout l'artisanat sans être inquiétée, quand on est une pieuvre. En France, c'est 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Hum. C'est appétissant. Et en Europe c'est 17 000 milliards. Schlurp. J'ai faim. Je veux tout, dit la pieuvre en bavant. Je suis une vraie gentille pieuvre, qui sait bouffer proprement. J'ai déjà sous la dent tous vos savoir-faire, je vous les ai piqués, vos syndicats n'ont pas bronché. Certifications, accréditations, Labels, Qualifications Quali machin Quali truc Qualitrouduc... Approchez mes gentils Qualitout dit la pieuvre, il va falloir vous dépêcher. C'est urgent. Ça urge. Cela n'attend pas ! Vite vite vite, pressons, avant le mois de juillet 2014 vous serez RGE. Vous serez qualifiés ou pendus, à ma botte en tout cas, avant que je ne vous engloutisse. Je fais tout en vitesse, tout dans la précipitation. C'est ma tactique. J'organise la confusion, ça passe mieux. Et puis, ma formation RGE vous allez la payer mes mignons !

rge3    On vous dira que c'est gratuit. Ben non, c'est pas vrai et alors. Quelques centaines d'euros à l'année. Du temps de formation. Des logiciels obligatoires et alors. C'est gratuit. Sans ça, vous serez éliminés. Trop petits, vous tiendrez pas sans mon papier. Sans mon étiquette RGE vos clients n'auront pas le droit aux prêts bonifiés. Pas le droit au PTZ pas le droit au crédit d'impôts. Je connais très bien le procédé avec mes normes volontaires, j'ai déjà bouffé tous vos petits agriculteurs, rien qu'en claquant des doigts. Rien ne me fait peur. Il me reste les moyens et les gros. Ils ne perdent rien pour attendre ceux là. Hum. Mais j'ai envie de changer de plat. Ah j'ai un appétit moi, dit l'ogresse ! Une grosse faim d'artisans maintenant. Je bouffe tout ce qui rapporte.

rge4    Oui mais avec l'agriculture j'ai frôlé l'indigestion. Je cuisine tout moi-même, j'ai mes recettes. Tenez, prenez des centres AFPA à point, je veux dire, en très mauvaise santé. Ça fait des mois que je les fais mariner. Faites les répondre à votre appel d'offre. Laissez-les remporter le marché. Et hop le tour est joué. Je les éliminerai après. Je les mangerai aussi. Tous. Pareil pour les autres formateurs, d'abord, un peu d'argent frais d'EDF et de mes copines... Hop on les estampille formateurs RGE et les marchands de matériaux qui sont de ma famille de céphalopodes, auront une part du gâteau. Et puis, ils empocheront les cotisations les cochons ! Les pieuvres sont très intelligentes, elles sont fines, elles ont des tentacules partout. Elles descendent par les ministères, connaissent les profondeurs et encouragent le manque de clarté.

rge5
    Je leur dis ça pour leur faire peur. Je vous dis ça tout bas. Je fais toujours comme ça. Et puis, quand tout est bien engagé, je leur accorde gracieusement un joli délai pour s'organiser ! Ils finissent par me remercier. Vous verrez. Dites voir, je songe à investir dans une fabrique de cordes, à l'échelle de l'Europe, ça devrait rapporter !


Régine MARY

    Maître Knopp s’est absenté quelques jours. Il coupe du bois avec les elfes dans la forêt à la scie à main. À l’heure qu’il fait il doit manger son bol de riz complet dans une hutte de charbonnier. Le moment d’en profiter pour tenter d’en placer une sans prendre trop de risque. Les gens qui vivent de peu sont encore plus irascibles que ceux qui vivent de beaucoup. Faut pas trop les contredire. Sinon ils te confiturent de sarcasmes. Quand il reviendra dans 8 jours, si personne ne me dénonce, il n’ira pas lire ce que j’ai écrit dans son dos et on restera très copains.

    Son catastrophisme me turlupine. Un peu comme tous les grands fléaux en isme. Capitalisme, communisme, nationalisme, séisme, égotisme, rhumatisme… Il faudrait un hangar immense pour ranger tous ces mots pervers, tellement ils prennent de place dans nos emmerdes en nous collant au ciboulot.
Certes l’époque vire au roman noir mais c’est pas une raison pour abandonner le b a ba de la méthode. Penser c’est séparer pour mieux comprendre, sinon les concepts virent à la bouillie d’avoine. Flatteuse au goût mais terriblement indigeste. Essayons de trier les patates sinon les pourries vont contaminer les bonnes et l’œuvre civilisatrice d’Aristote et de Descartes se prendre une branlée.

   Faisons clair : il y a les catastrophes naturelles et celles liées aux activités humaines. Faudrait donc pas mélanger les genres, mon Knopp. Quand un gros morceau de météorite s’écrase sur la planète écrabouillant mammouths et diplodocus, l’homme n’y est pour rien, puisqu’il n’est même pas encore né. Ce qui prouve qu’il n’est pas la cause de tout ce qui va mal sur la terre. Quand une éruption solaire vient perturber nos ondes d’ici-bas -l’exemple que tu nous donnes-, même Poutine ou Pol Pot peuvent dire « c’est pas moi m’sieur !», tellement ils sont innocents.

   Évidemment, où ça se complique c’est avec le contre-exemple de Fukushima : un séisme professionnel particulièrement vicieux se transformant en tsunami puis en catastrophe nucléaire. La nature et l’homme conjuguant leurs maléfices. Exprès pour brouiller les cartes du philosophe. Comme aussi à Pompéi, exemple même de la bêtise humaine : quelle idée de construire sa maison au pied d’un volcan !

    Mais, en général, pour que l’apocalypse nous tombe sur le râble, pas besoin de prédateurs ni de profiteurs. De gueux ou de nantis. La nature sait faire toute seule sans la Nasa. Les vertueux écolos fauchés luttent au nom des générations futures. Les méchants néocapitalistes prédateurs aussi, hélas ! Chacun essaie de léguer son beau magot à sa descendance. Et paf ! Voilà que s’amène la grosse méga catastrophe naturelle. Tout le monde enfin sur un pied d’égalité. L’héritage noyé dans la coulée de lave, la vague de 32 mètres ou le tremblement de terre.  Plutôt encourageant comme scénario ! Non ? Même Marx n’y avait pas pensé.

    Que faire en attendant le grand soir ? Anticiper, rigoler, turluter, lire, voyager, écrire, jouir, peindre, chanter, danser, couper du bois avec Knoppy. Les hédonistes, aussi parfois appelés épicuriens, auront toujours un temps d’avance sur les constipés du bulbe. On sait, par exemple que plusieurs des peintures de Turner (ci-dessous) doivent leur mystérieuse lumière voilée aux séquelles de l’irruption du Tambora en 1815. La catastrophe c’est du tout bon pour les artistes. Et après nous le déluge ! Levez-vous orages désirés ! Pot général de fin de tournage!
    J’espère quand même que mon Knoppy ne va pas se prendre un arbre sur la tronche.

JK
didon
Didon construisant Carthage (Turner).


LE COMMENTAIRE de maître Knopp 
 (J'ai été dénoncé) 30/03/14

-Oh ben mon Tonton, j'a reviendu de la forêt profonde, là ousque y'a pas d'internet.
Catastrophisme ? Meuh voyons pas du tout !
D'ailleurs, c'est qui qu'a trouvé les images choc d'explosions planétaires et de raz de marée géants pour illustrer les artics ?
Non-non-non !
Moi, je suis seulement pour l'apocalypse au sens grec originel, c'est à dire, la mise à nu !
"Tous à poil" si tu préfères, comme Jean-François Copé dans la piscine de son poteau Ziad Takieddine.
Quand on est débarrassés des artifices et des faux-semblants, quand Séguéla aura perdu sa Rolex, quand il ne restera plus que l'essentiel.
La voilà, mon apocalypse !
GK

Maître Knopp, en plus d’être rédacteur en chef adjoint non subventionné à « page de Bretagne », pointe aussi bénévolement à la Nasa. Ce qui l’autorise à préciser le papier, paru hier, sous la signature de Guillaume Stoll.
Avec Régine à la mise à feu de la fusée ( voir l’apostose, encore plus bas), ne nous reste plus qu’à chercher asile sur la plus lointaine des galaxies. Celle-ci n'était pourtant pas mal. « Auprès de mon arbre, je vivais heureux ». Mais Lamartine m’a rattrapé par les couilles : « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle !  »
JK


À la lecture de récents rapports alarmistes de la NASA et l'ONU, ces dangereux organismes noyautés par des révolutionnaires radicaux qui n'ont pour seul but que de détruire les fondements mêmes de notre civilisation, j'ai unilatéralement décidé de vous proposer ci-après quelques pistes plus ou moins ordonnées sensées provoquer chez vous, ami(e)s lecteurs(trices), au moins une ébauche de réflexion.

    Les scientifiques de la NASA ont plein de beaux joujoux informatiques, ce qui leur permet de présenter régulièrement des rapports étayés par de savants calculs grâce à des modèles de logiciels ultra-performants. Ils en sont donc arrivés à conclure que notre type de civilisation toute-puissante s'avérait en fait extrêmement fragile, genre colosse aux pieds d'argile, si vous voyez ce que je veux dire...
    Le premier truc qui m'a interpellé, c'est cet article à propos d'une grosse
eruption-solaire en 2012. Pfouh... ben on a eu chaud ! Tout notre attirail électronique a bien failli passer dans la grande poubelle de l'histoire. Heureusement, ce n'est que partie remise, vu que le soleil, c'est son boulot d'érupter... J'avoue que de penser qu'une simple flatulence de notre étoile peut provoquer des milliards de dollars de dégâts et entraîner une paralysie planétaire pendant plusieurs années me fait bien marrer. J'ai vraiment hâte de voir ça, c'est juste une question de patience...

    Alors comme si ça suffisait pas à nous faire réfléchir, voilà-t-y pas qu'ils nous pondent un autre truc sur une très probable prochaine extinction de notre beau modèle de civilisation
(cf "fin de partie, plus bas). Nous savons bien que les humains, inconscients par nature et par choix, sont incapables de tirer les leçons du passé et que nous fonçons tête baissée les yeux fermés et en chantant dans le prochain mur, mais ça ne fait pas de mal de rappeler quelques évidences.
    Retenons juste les deux points fondamentaux à la base de leurs conclusions :
−    surexploitation des richesses naturelles,
−    creusement des inégalités entre les riches et les pauvres.
    Je vais même me permettre de rajouter un troisième volet : la prolifération démographique débridée. On sait bien comment la Nature réagit quand une espèce de population nuisible devient envahissante. Elle régule ! Encore un truc que je voudrais pas rater !

     fin du monde

   À propos d'inégalités, je suis aussi tombé là-dessus (article de Marianne). C'est pas un scoop, mais sans doute faut-il inlassablement marteler des évidences si on veut que la réalité entre dans les têtes rétives et imperméables au bon sens. Hey, mes soeurs et mes frères humains ! Au lieu de vous passionner pour le foot et les autres conneries sportives, pour les faits-divers sordides ou les histoires de cul des pipoles, si vous décrétiez d'abandonner l'hypnose télévisuelle et médiatique ? Mmmh ? Et si chacun décidait un peu d'agir à son petit niveau au lieu de présenter un anus résigné, voire consentant aux grands sodomisateurs qui s'arrogent les monstrueux privilèges que nous leur abandonnons ? Et si les « réseaux sociaux » étaient utilisés comme moteurs d'une contestation organisée efficace au lieu de servir à partager (?) des conneries vides de sens ?
    Ne croyez-vous pas, bande d'amorphes ramollis du bulbe, qu'il serait plus que temps de se libérer de la dictature gluante des médias subalternes qui nous enfument avec cette « crise » qui exige des sacrifices pour tous mais permet le prodigieux enrichissement de quelques-uns ? Enfin bon ! L'Histoire nous apprend que l'exhibition éhontée de privilèges de plus en plus choquants et disproportionnés ne dure qu'un temps. Au moment du retour de balancier, j'espère bien que j'y serai !

...LA SUITE 25/03/14

    Il se trouve que le 22 mars, en plus de tomber le jour de mon anniversaire (merci, merci ! Mais il ne fallait pas...), est aussi la journée mondiale de l'eau. Moi, j'aime bien l'eau ! Ça sert pour boire, pour se baigner et aussi dans les situations extrêmes, pour se laver le cul quand on a fait caca. Depuis des siècles, ça sert aussi de poubelle, vu que quand on jette un truc dans de l'eau un tant soit peu profonde, on le voit plus. En plus de tout ça, on l'utilise pour irriguer l'agriculture, les terrains de golf et les pelouses, produire du courant, refroidir des centrales, etc... Eh ben l'eau, sur notre planète bleue, elle est de plus en plus dégueulasse, polluée, imbuvable, impropre à la vie ! Y'a plein de poissons et de mammifères qui sont incapables de s'adapter et qui préfèrent crever et disparaître plutôt que de continuer à vivoter dans cet infect bouillon. Vous me direz, c'est l'évolution ! Çuilà qu'est un inadapté, y meurt ! On va pas le plaindre en plus.
ville
    On pompe de plus en plus profond dans les aquifères, on salope les nappes phréatiques, on aspire les eaux de surface et certains  fleuves sont tellement ponctionnés qu'ils ne parviennent plus à atteindre la mer... On en arrive donc tout naturellement à des clivages socio-économiques : de l'eau propre pour les riches et de la croupie pour les pauvres. Oui, le bizness du traitement/distribution/dépollution est juteux et permet aux z'actionnaires de Véolia, Vivendi, de la Saur et des autres de s'en mettre plein les fouilles, et ça, c'est rassurant ! On nous dit aussi que la panacée serait de désaliniser l'eau de mer, cette bonne blague, sauf que les usines coûtent la peau des fesses et rejettent des concentrations salines un peu plus loin dans les océans. Même bien brassés, ces effluents ne peuvent pas être sans conséquences sur le milieu marin.

    Réagissez ! Faites un geste pour la planète, comme on dit sur TF1 : pensez à fermer le robinet quand vous vous brossez les dents (arf-arf-arf...)...
    Bon, là, j'avoue modestement que je préfère pas trop faire le mariole et pas être le témoin de
la grande pénurie aqueuse. Heureusement qu'en Bretagne, il restera toujours un peu de pluie même quand les sources seront archi-saturées en nitrates et en pesticides.

    Oh et puis merde ! On nous dit qu'il faut choisir entre croissance et développement d'un côté, et protection de l'environnement de l'autre. Qu'on aura toujours les progressistes contre les passéistes, les tenants du retour à l'âge de pierre farouche face aux modernistes... Et dire que pendant ce temps-là, y'a des crétins qui ont le droit de vote et qui s'en servent pour élire des médiocres haineux... Si j'habitais à Hénin-Beaumont par exemple, eh bien dès aujourd'hui, je commencerais à préparer mes cartons pour déménager ailleurs...
    Et même, j'avoue que parfois, je suis tenté de changer de planète, à condition qu'il n'y ait pas d'humains là-bas !


Gilles Knopp
LES COMMENTAIRES 25/03/14

-Où on va là ? Enlevez vos robe de curés de l'écologie bien pensante. Vous nous chiez dans les bottes. A force de jouer au cons, y aura bientôt plus personne pour vous jeter une bouée. En ce qui me concerne, celle-ci sera la dernière.
La fin du monde est peut-être pour demain, mais y’a plein de fric à se faire en attendant. Je prône une paresse subversive, en laissant aux connards le plaisir de se laisser emporter par le courant jusqu'à la noyade.
Saint-Raphaël, moraliste subventionné

-Un scénario rocambolesque, des embardés pataphysiques !
"Si tu veux, mon ami, avancer invisible, soigne ta couverture", m'avait en substance conseillé autrefois mon ami Saint-Raphaël... C'est donc ce sur quoi, pendant toutes ses années, je me suis employé... Dans le plus grand secret. Et avec un certain succès il faut bien le dire. Qui aurait pu imaginer ? Jusqu'à aujourd'hui.
Car il faut bien manger... C'est ce qui allait nous perdre.
La taupe qui dort, en effet, parfois, se réveille. Et elle a faim !
Alors que tranquillement mon Maître Saint-Raphaël lorgnait vers le bigouden pâté, j'eu la faiblesse benoite de pencher pour le légionnaire boudin. 
Emmenthal, dessinateur fromager

-Je ne sais plus à quel saint me vouer. Moi j'aurais plutôt mis ça en attente de modération (rien à voir avec la censure !), le temps d’examiner sa logorrhée et de s’interroger sur son état de santé mentale. 
Sainte-Nitouche

-Je ne comprends pas tout,mais je sens que ces histoires étouffent vos esprits créateurs hi hi hi !
Sainte-Bécassine

-Les nouvelles souches
de cochons génétiquement modifiées pourront survivre à l’apocalypse.
 
Agricolef