...à périodicité très variable, ouverte le 23 février de l'an de grâces (matinée) 2014...

et (presque) fermé en janvier 2017


sphinx

PRÉ EN BULLE
Cette page n'est subventionnée par aucune collectivité territoriale,
car nous détestons la littérature de faussaires à la main d'organismes bidons ( Offices, fausses assos, EPCC...), instrumentalisés en sous main par des élus.
Quand, par le passé, les gouvernants, ou leurs porte-plumes serviles, se sont occupés de régenter art ou littérature, on a aussitôt
pu constater la régression mentale.


(avec la complicité de Léonor Fini, ici à droite)

Le mot "Bretagne" de ce titre n'implique aucune allégeance à un quelconque communautarisme, autonomisme ou indépendantisme. Il situe juste le lieu de la culture (et parfois de la langue) d'où nous écrivons. Notre regard essaie de porter plus loin que les Régions, les États, les continents... ou les galaxies, car nos territoires sont avant tout imaginés.

Vous avez de bonnes griffes, vous aimez la couleur, vous aimez ouvrir votre gueule, vous détestez la censure
...cette page est à vous
Si votre contribution ou réaction est retenue par le "comité éditorial tricéphale" *, à humeur bien tempérée, votre signature (ou pseudo) y figurera. Les réactions  parvenant à l'adresse du site seront toutes publiées.
* à savoir : Régine Mary (Iso), Gilles Knopp (Knoppy) et Jean Kergrist (JK)

Pour un formatage américain à réactivité immédiate, il faudra vous adresser au logiciel Wordpress. Ici on prend le temps des relations humaines et des labyrinthes rigolos des fêtes foraines. On s'en fout totalement du nombre de zamis sur fesse-bouc.

On n'est pas à un jour près, ni à un mois.
On prend le temps, avant d'écrire, de tourner 7 fois la plume dans l'encrier des sentiments. On amène ses crayons de couleur, on s'écoute, o
n se cause et on se contredit courtoisement. Pour vos plaidoyers en faveurs du Front National, du pâté Hénaff, de la Légion étrangère, de l'Institut de Locarn, ou de l'agriculture productiviste, adressez plutôt vos textes à Minute ou à La France Agricole.

Depuis fin février 2014, sur cette page, déjà près de 400 articles (tous en ligne). Pour faciliter leur repérage, ils sont numérotés. Le moteur de recherche interne vous permet de trouver les thèmes abordés ou les personnes citées.

Marquez cette page dans vos onglets de favoris et merci de la signaler à vos amis et proches.
Pour publication ou commentaire, rendez-vous à la page contact du site. Textes et commentaires (sans injures ni diffamation) pas trop longs si possible.
Aucune censure : ils seront publiés intégralement.

faille

Gilles Knopp (en réaction au papier n°38)

einstein     À peine posé mon sac de voyage, voilà que mes deux protégés viennent me titiller les méninges à propos de ma compréhension personnelle de l’espace-temps. Il va me falloir relire Kant. C’est surtout lui, bien avant Einstein, qui a mis en avant ces deux catégories fondamentales, structurant la pensée humaine. Ce dernier adjectif laisse supposer qu’il y ait d’autres éventuels zoulous non humains qui pensent aussi. Peut-être dans d’autres galaxies ? Les américains viennent d’ailleurs de découvrir une exoplanète (Kepler 186-F) identique à la nôtre, à seulement quelques milliards d’années lumière de nous.

    Comme elle est un peu loin, pour l’instant restons sur la nôtre, qui n’est pas trop mal sous le soleil.
Maître Knoppy me reproche une mauvaise utilisation de l’espace. (cf plus bas ses commentaires à 35- Impressions turques )
Maîtresse Iso, une appréhension trop restrictive du temps. (cf son papier 36-Couper ? hors de question ! )

    Avec ces deux-là, qui savent stimuler les neurones, on va tout de suite à l’essentiel. Kant, pour éviter Alzheimer, en aurait fait comme moi ses deux premiers disciples. Ils m’obligent à pénétrer plus avant les abîmes nébuleux de mes méandres cérébraux. Je ne peux plus me passer d’eux. Essayez donc d’imaginer Don Juan sans Sganarelle, ou Don Quichotte sans Sancho Panza ?

    Va donc me falloir creuser plus avant, car ces catégories d’espace-temps sont liées comme fesses et culottes. En effet, si je me déplace dans l’espace, je constate aussitôt que le temps passe - que le tampax… hi, hi, hi ! comme ferait Sainte Bécassine, en mitonnant sa cuisine à la censure sur un site fourre-tout d’à côté, sur lequel nous avons tous les trois, jadis, beaucoup souffert de dénutrition chronique -.

    Knoppy ne veut pas aller trop loin. Iso veut faire plus long. Ce ne serait pas un peu contradictoire comme exigences ? Si je vais loin, c’est forcément long et si je veux faire long, faut bien que j’aille loin. Faudrait accorder vos fouets mes loulous ! Raymond Devos ou Fernand Raynaud, eux aussi disciples de Kant, ne vous diraient pas les choses différemment.

    Moi qui voulais jouer au guide suprême, je ne sais plus trop à quel sein me vouer. Celui, restrictif, de Knoppy, ou celui,shema généreux, d’Iso ?

    À la réfléchissitude, Il y a quand même une petite différence entre les deux. Si je décide, à la Knopp, de ne plus bouger, j’échappe à l’espace, mais pas pour autant au temps. Le temps est donc vainqueur de l’espace par KO au premier round.
Bravo Iso ! C’est lui qui, avec Gabrielle, guide mes espoirs. Ou qui les ruine, selon.
    Un baiser bien baveux de Johnny pendant une minute entière, ça doit être assez long. Un sermon d’une petite minute d'un curé de campagne c’est trop court pour qu’on puisse se convertir. Avec Bossuet ou Bourdaloue c’était des heures d’affilée, au point d’ailleurs de « faire souffrir la vessie des dévotes » qui, du coup, apportaient leur pot de chambre à l’église. En un mot, le long et le court, liés au temps, sont relatifs. Merci Einstein. Un peu comme le cru et le cuit. Merci Lévi-Strauss, inventeur du blue-jean.

    Pour en revenir à la longueur des articles, on dispose de noms spécialement étudiés pour : une brève, un entrefilet - à ne pas confondre avec un beefsteak - un édito, un billet, un reportage, une chronique, une enquête, une critique, une tribune libre et, quand on passe aux catégories supérieures, un opuscule, une nouvelle, un essai, un roman… Un peu comme en athlétisme : le 100 mètres, le 200 mètres, le 3000 mètres, le décathlon -où j’achète mes chaussettes-, le marathon… (le Pentateuque, par contre  concerne la bible)

    Ce n'est donc pas une question de normes, ma chère Iso, mais de convention tacite (auteur latin) et multi centenaire (depuis Gutenberg) entre auteur et lecteur.

 
    On va dire, pour faire simple, que, sur cette page, c’est plutôt le genre billet d’humeur ou édito, donc pas trop long.

    Mais que cela n’empêche surtout pas mes valeureux camarades de chambrée d’écrire à côté, sur leur temps libre, des essais ou des romans. Moi-même, pour ne pas me vanter, m’éventer, m’évider, m’éviter de m’inventer, j’en ai commis quelques-uns. Mon prochain, si je n’ai pas trop la flemme de le finir avant l’été, s’appellera « Métaphysique du lapin de garenne ». Une course à la carotte d’au moins 250 pages. Vous voyez, mes chéris, que je sais aussi faire long.


JK

COMMENTAIRES 20/04/14

-Cher justicier chevaleresque du minuteur décamètrique galaxien, pour faire court, j'ai apprécié
vivement que vous me transformiez en Sganarelle ou Sancho Pansa,  votre habileté légendaire
suggérant d'office que vous vous gardassiez les rôles de Don Juan et Don Quichotte de la mancha !
Ne croyez pas pour autant, cher ami de la plume agile, qu'après votre subtile et brillante tentative
de manipulation,  je raccourcirai comme il vous plaira. Non non non non, je n'en démordrai pas ! Et qui
m'aime me suivra, avec ou sans pot de chambre, comme il lui plaira !
Il en va ainsi que si nous écourtions tout à l'envi, mon cher ami, nous assisterions pour un peu et dans pas longtemps,
à la disparition totale, globale, mondiale, et fatale, des péliminaires ! Préliminaires qui contrairement à leur genre
sont plutôt du style féminin... Nous assisterions, à la disparition de nos rêves même d'espérance de jouissance partagée qui,
my god, sont déjà en voie d'extinction !
 
Gardons intact notre appétit, cultivons notre gourmandise, qu'il serait triste de faire court quand on a tellement envie
de faire long.
Iso
 
-La définition de normes, tant honnies par Madame Iso,
constituent toujours, pour peu qu’elles ne soient pas trop tatillonnes, une avancée pour la protection des citoyens, en proie, sinon, à l’appétit sans limite des margoulins ultra-libéraux.
Je connais aussi des clients qui mettent leur chat dans leur sèche-linge ou leur four à micro-ondes et qui se tournent ensuite vers les tribunaux pour demander réparation de leur préjudice, sous prétexte que les notices d’utilisation ne précisaient pas cette interdiction.
Christian

-"Tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément" écrivait Boileau. "Tendre en vers, mais cruel en prose", disait de lui Mme de Sévigné... ce qui laisse supposer que la dame avait peut-être aussi échangé avec lui quelques préliminaires (elle n'avait que 10 ans de moins que lui)... ce qui n'empêchait pas, par ailleurs, notre auteur de bien ciseler ses courtes maximes.
Toujours le même problème : ne mélanchon pas trop genres littéraires et vie amoureuse. Ils ne se recoupent pas totalement.
Quant à Sganarelle et Sacho Panza, je les ai toujours préférés à leurs maîtres, que je trouve toujours un peu casse-couilles. Une affaire de complexité, de subtilité et de... gourmandise.
JK

   J'avais commencé à narrer mes tribulations assurancesques sur un autre blog (que je nommerai toujours pas), et d'innombrables lecteurs, restés sans nouvelle depuis la fin de l'épisode 4 de la saison 1, me font part quasi-quotidiennement de leur anxieuse solidarité en insistant vigoureusement pour que je les informe enfin du dénouement de ma saga. Qu'ils en soient ici remerciés, tant de sollicitude m'émeut ! Le service qualité de l'assureur dont il est question (dont je tairai le nom pour d'évidentes raisons éthiques) s'était même fendu d'un courriel à la rédaction pour proposer une résolution rapide de mes soucis, ce qui prouve :
a – qu'ils ont un moteur de recherche ultra-performant, limite NSA/CIA/KGB/ DCRI,
b – que c'est seulement quand on commence à faire un peu de foin que les choses bougent...


    Tels la teigne et le morbac réunis, je suis pugnace, aussi avais-je décidé de ne pas me laisser
maisondécourager par les multiples obstacles et les innombrables mauvaises volontés placées intentionnellement en travers de ma route. Une fois terminée la relation de mes tribulations sur un mode débridé, ce qui m'a procuré un genre de soulagement psychologique, j'ai envoyé une bafouille recommandée au dirlo, celui dont la signature figure sur tous les courriers types que me balance l'ordinateur (d'ailleurs à sa place, je me méfierais...). Le truc poli toujours, mais argumenté et motivé.
    Eh ben, incroyab', deux jours après, son secrétariat m'appelle ! Moi, un obscur sociétaire, un misérable lombric insignifiant, celui-là même qui ne recueille habituellement guère plus de considération qu'un lamentable étron canin déposé dans le caniveau, je reçois un coup de fil de la secrétaire du boss ! J'étais tellement sidéré que j'ai même pas eu la présence d'esprit de lui chanter le jingle maison. Tout allait rentrer dans l'ordre ! « Bwana patwon y'en a donné instwuctions » m'assura-t-elle.
    Et 48 heures plus tard, un autre appel du responsable départemental m'informe très courtoisement qu'on lui a demandé de clore le chapitre. Attention, hein, aucune illusion je n'ai ! En interne, ça devait donner : - Bon, Coco, va quand même falloir refiler sa thune au casse-burnes (c'est moi !), histoire qu'il nous lâche un peu la grappe. Tu t'en charges ! Mais ça, j'ai pas entendu, j'ai eu que la version polie.

    Donc il n'aura fallu qu'une douzaine de jours, pour que ENFIN, ils recalculent le montant des cotisations à venir en opérant la soustraction des mensualités payées en double. Onze mois de bagarre pour obtenir une régularisation, tu 'ois le genre... Dans la foulée, y z'ont même réglé le coup du local et de l'assurance pro ! Avec un tarif raisonnable, même que !                                                 dessin
    Histoire de bien enfoncer le clou, j'avais également émis le souhait d'un « geste commercial significatif ». Alors là, en définitive, y m'ont bien fait sentir que j'exagérais un tantinet. Mais pour ne pas passer pour des rapiats, le responsable départemental, toujours lui, le malheureux chargé d'aller au charbon, a encore été désigné pour m'amadouer avec des breloques de pacotille et des verroteries. Mais attention ! Quand même pas un simple calendrier ou un stylo estampillé Groupama ! Les cadeaux pour les VIP ! J'ai demandé, plein d'espoir, s'il était besoin de passer à l'agence en fourgon mais on m'a dit que ça tiendrait largement dans une simple automobile. Normalement, il faut pas trop l'ébruiter, mais comme ça restera entre nous, je ne peux résister au plaisir de partager ma joie... Eh ben j'ai eu un joli petit sac à dos, juste assez grand et assez solide pour contenir un journal pas trop lourd (genre Le Télégramme mais sans le supplément week-end ), une calculette de bureau et une boîte un splendide coffret de trois échantillons de thé avec une boule à infuser ! Caisse vous dites de ça ? Y se sont pas foutus de ma gueule hein ? Non ? Si ?

cerise    Ah oui, amis lecteurs, un dernier point ! Comme j'ai tronçonné ma télé, vous allez peut-être pouvoir me renseigner. Elle existe toujours Cerise ? Vous savez bien, l'espèce de blondasse assez tarte (Cerise ! Tarte ? hi-hi-hi) avec une robe à pois verts qui parle comme si elle s'adressait à des crétins demeurés ? Mais siiii, rhôôô, ils l'ont même changée deux ou trois fois, les publicitaires ; à la fin y z'avaient embauché une Lettone ou un de ces pays à la con où les filles sont bien moins chères et pas trop  farouches...

    Bon, eh ben Cerise, c'est même pas certain qu'elle ait ses papiers en règle. Alors heureusement qu'on a finalement trouvé un arrangement avec ses patrons, passque sinon, je les aurais balancés à Manuel Valse* (* c'est essprès cette orthographe, c'est pour pas être pisté) !

    Pour conclure cette conclusion, je suis donc la preuve vivante qu'un bref courrier vaut mieux qu'un long discours téléphonique, ce qui m'a permis en outre d'échapper à l'exécrable chansonnette : Grooooooupamaah : toujours-toujours là pour moi... pi-doum pi-doum pi-doum...

Gilles Knopp



COMMENTAIRES 18/04/14

-Bonjour Gilles, je vous remercie d'avoir pris le temps de m'écrire et merci pour votre excellent témoignage. Sachez que vous avez bien fait, je serai toujours toujours là pour vous, et pour répondre à toutes vos questions en matière d'assurances et de banques. Sachez que GROUPAMA et moi sommes très heureux d'avoir satisfait à votre demande et d'avoir enfin clôturé votre dossier contentieux. Nous avons mesuré combien vous avez apprécié notre dédommagement et n'ignorons plus que vous en faites bon usage. Je ne puis malheureusement pas répondre favorablement à vos multiples invitations à venir déguster chez vous, et en dehors des heures de bureau, les trois échantillons de thé que vous avez reçus avec la boule à infuser. J'ai apprécié votre insistance mais ne pourrai définitivement pas me libérer.
 
Je n'en reste pas moins à votre entière disposition pour toute modification de vos contrats.
Recevez mon cher Gilles, en toute discrétion, ce très joli T-shirt blanc à pois verts taille XXXL, il s'accordera parfaitement à votre couleur de cheveux quelle qu'elle soit.
 
A très bientôt pour le règlement de votre prochaine échéance majorée du 01/05/2014
 
Cerise

  En relançant mes chers collègues collabos de cette page de Bretagne, j’ai eu le malheur d’ajouter : « La consigne : pas + d'une page, car, d'après mes stats, la durée de consultation moyenne c'est une minute .»
    Oui, c’est ainsi, chers lecteurs : vous êtes très, très nombreux, mais pressés. Et moi, Dieu le père derrière son clavier divin, je scrute vos réflexes en apprenant par cœur les chiffres et les tendances des consultations de mes ouailles, même si j’ignore totalement vos identités (manquerait plus que ça !). J’ai donc, peut-être un peu trop vite, proposé à mes collabos qu’on s’adapte à votre rythme flemmard en faisant court. Que n’avais-je proposé là ! La volée de bois vert que je me suis prise en retour d'une certaine Iso, célèbre catcheuse anti-normes.
JK

c1Les stats sont faites pour nous "réductionner" de l'expression libre, nous couturer, clouerle bec à nos crayons, ramollir nos craies, dérégler nos claviers JE LES EMMERDE JE LES EMMERDE grave !
On va pas se laisser faire bordel !
COUPER... HORS DE QUESTION !
c9

Raccourcir, faut tout raccourcir, raccourcir ! Autrefois se faire raccourcir, ça voulait dire se faire couper la tête ! A bien y réfléchir, sans tête, on manque de hauteur et on ne ressemble plus à rien. C'est ce que je disais l'autre jour à mon voisin qui voulait me faire couper la tête de mon joli sapin.

c2A en croire le temps moyen de lecture sur le site internationalement célèbre de Monsieur KERGRIST le seul, le drôle, l'unique en son genre, tu n'aurais cher phénoménal lecteur, suite à ton clic, qu'une pauvre minute, une ridicule, misérac3ble et minable minute à consacrer aux choses de l'esprit ! Impossible. C'est faux. Je ne te laisserai pas insulter par les statistiques.


Elles te traitent de fieffé radin, de constipé du sablier, d'avare de l'emploi du temps. Je n'entends pas cela. c14La faute aux analyses du système informatique pour nous isoler un peu plus et nous laisser accroire qu'aujourd'hui tout est vite expédié, la lecture comme l'amour. C'est faux. Tout cela n'est que manipulation. Nous n'allons pas tomber, ami cultivé, dans la réduction morbide imposée par les normes, alors qu'à cause d'elles, pour bosser, les temps de papier aujourd'hui, sont plus longs que les temps de chantier. Honte aux analyses faussées.

D'après les statistiques, nous sommes tous devenus des zappeurs fous consommateurs pressés qui ne savent plus lire pour le plaisir, plus d'une minute sans se faire chier ! ... Impossible ! C'est faux. On nous censure. On nous diminue. On nous rétrécit. La volonté du grand marché veut nous réduire à ne plus lire que ses référentiels. Jamais. Impossible ! Amis poètes, nous allons résister !


c4Nous n'allons pas t'écrire lecteur chéri sur ce site, une page de PUB en trois lignes pour ton temps de cerveau disponible et donner raison à Patrick Le Lay ! Nous n'allons pas te servir au drive, une minute soupe Knorr à l'eau tiède, pas nous ! Nous t'écrirons généreusement sans compter nos lignes, tu les liras amoureusement sans mégoter, je le sais. Quand on aime on compte pas.
c5Nous n'allons pas nous résigner à tout faire dans l'express, papier express, deuil express, chagrin d'amour express, chômage express, contrat de travail express, se faire virer en deux secondes, accoucher en 3 minutes, chimio éclair, mort expéditive, crémation prestissimo... La chose est trop grave et à cette allure, on finira par trouver normal qu'on nous raccourcisse le printemps ! Ah nan !


c6Si on n'y fait pas gaffe, on ne lira plus que des textos mode abrégé "a2m1" "jtkit" en s'enfilant un Mac Do XXL avec un gigantesque coca pour avaler nos antidépresseurs ! C'est ce qu'on veut de nous, alors pas question. Je lis dans tes yeux que tu es d'accord ami des mots liés. Rêvons de lenteur partenaire lecteur, de temps pour dire, de temps pour lire, de temps pour réfléchir et digérer après ... Oublions les drives et les compteurs, et nous écrirons sur nos sites respectifs à la craie, sur une vieille ardoisec7 : Cher animal lecteur, ralentis, va doucement, c'est tout bon.


Chez nous, on  respire, on boit un coup et on lit tranquillement, en gardant une oreille sur le chant des oiseaux ! On hume les mots, on les goûte, on les déguste, on les sent, on les mâche lentement, pendant que le repas mijote peinard sur le gaz, à petit feu. A gauche un petit verre de vin sans sulfites, à droite une feuille, un crayon à papier pour cueillir un adjectif vite perdu quand la feuille se sera envolée, lentamente ! On se lira respectueusement et le temps qu'il faudra, avec sur les genoux un chat qui soupire, on se lira sans métronome et sans chrono et sans craindre de payer rapido des impôts sur nos temps de lecture.c12

Fini l'hypertension, la chasse à l'évènement, la course après le temps, la traque aux scoops ! Arrêtons les pendules. Libérons les coucous, déréglons nos clochers, sus à big ben. Ta gueule big brother tu nous fais même pas peur. Lisons-nous les uns les autres en dehors des cadrans. Pour bien vivre, il faut prendre le temps d'être vivant. Et si mourir c'est comme changer de vêtements, un livre à la main, on se déshabillera lentement.
c19

PS Petite fin de Jean YANN : O commandeur des croyants, maître de l'Orient, écoute ma requête. Ne me fais pas couper le cou, ce serait inutile et bête. Je suis eunuque de métier, alors daigne considérer, qu'un eunuque décapité, ça n'a vraiment, ni queue ni tête !

 


Iso, aussi appelée Ciso

pamukkale haut    Il n’y a pas que la pluie, le FN, les inondations  et les conflits. De temps en temps la vie est belle.
    Je reviens de Turquie. Une pub parue dans Science et vie : 8 jours sur la côte méditerranéenne du côté d’Antalaya – il n’y a pas qu’Istanbul dans la vie-, avec excursions à Pamukkale, Aspendos, Hiérapolis… et guide compétent (un journaliste) qui vous initie à l’économie, l’histoire, la géographie, l’ethnologie, la religion… Le tout pour 300 €, vol compris en demi-pension dans des hôtels 5 étoiles, qui affichent  pourtant 190€ la chambre en temps ordinaire.

    En vol sec, sac à dos et guide du routard en poche, on ne s’en sortirait pas si bien.
Je me demandais comment un tel système pouvait fonctionner. Y avait-il un piège ?


    J'ai eu l'explication par le guide :
    Le gouvernement turc a allégé, parfois exonéré, des charges et taxes, les hôtels de tourisme qui acceptaient d'ouvrir l'hiver. Du coup la plupart ont joué le jeu et le commerce dans sa totalité a suivi. Les hôtels sont pleins toute l’année et les touristes affluent en Turquie, qui globalement est gagnante pour sa balance commerciale.
Certes les hôtels et les agences perdent du fric mais moins que s'il leur fallait payer le personnel à ne rien faire, et ils se rattrapent largement l'été avec un personnel ainsi fidélisé et un flux touristique relancé.

Les "châteaux de coton" de Pamukkale, vus d'en haut (à droite) et d'en bas (à gauche)

pamukale-basSi vous voulez vous y mettre l'hiver prochain. Aucun complexe à vous donner le tuyau. Mars-avril c'est le bon truc : il fait beau et les fruits sont déjà murs. Vous pouvez même, en février, descendre à 200 €, pas plus cher s’une semaine à la maison.

    Si vous avez des économies à dépenser sur votre RMI, même chose autour de l’aéroport : zones franches à TVA  zéro. Les grandes entreprises de mode et de joaillerie y fabriquent et exportent pour toute les grandes marques françaises ou italiennes à prix cassé. La jupette en cuir souple réversible, la bague de fiançailles à 50 carats et 200 diamants, c’est là-bas qu’il vous faut aller les chercher.

La bouffe est sublime. Le jus grenades-oranges pressées à 1€. Le sauna et le hamman pour une poignée d’euros. Les derviches tourneurs sont fortiches. Et pas de gentils animateurs à vous casser les pieds. Les groupes, finalement on peut s’y faire. Pas obligé de jouer le touriste mouton. Le pays est accueillant. La religion tolérante. Les filles sont au boulot et dans la rue. Pas un voile à l’horizon.

Erdogan aura bien du mal à mettre au pas ce pays de profonde laïcité.

JK
NB : lire aussi l'excellent numéro spécial  du Courrier International "Où va la Turquie, portrait d'un pays en ébullition" (hors-série avril 2014)



LES COMMENTAIRES
17/04/14

-Les lecteurs transfuges ou plus simplement polygames savent tout le bien que je pense du tourisme en tant que "grand fléau de notre temps".
Remercierai-je jamais assez Jean K, qui n'a pas hésité, quitte à mettre en péril sa réputation, à payer de sa personne pour illustrer mon propos ?
Ainsi, pour complaire aux voyagistes avides, voilà-t-y pas que les hordes inconscientes d'occidentaux barbares s'en vont saccager les fragiles éco-systèmes méditerranéens au moment où ils tentent de renaître en plein coeur du printemps.
Ces Attila en short et en bermuda s'en viennent corrompre l'autochtone toujours plus tôt dans la saison, alors qu'icelui en est encore à affûter son cimeterre en prévision de l'invasion estivale.
On brade, on promotionne pour optimiser les coefficients de remplissage.
Je me demande : à part la bourse et les politiciens, qu'y a-t-il de plus inutile et destructeur que le touriste et ses myriades de parasites satellites ?

Gilles Knopp

-Pour aggraver mon cas : il m'arrive aussi souvent d'aller en short ou bermuda visiter, par curiosité malsaine, une marre que j'ai creusée dans le fond de mon jardin en recueillant l'eau de mes gouttières. Ce jardin, que le Candide de Voltaire, revenu un peu blasé de tous ses voyages, conseillait tant de cultiver.
Ce faisant, je perturbe gravement l'écosystème dans lequel je me meus (comme la vache) : les fourmis, les sauterelles, les vers de terre, les grillons (il en reste), les tourniquets, les demoiselles, les géris, les gamares, les libellules... qui, tous, affutent aussitôt leur cimeterre pour chasser le prédateur que je suis....sans compter mon voisin qui affûte sa tonne à lisier et son pulvérisateur en prévision de l'invasion estival des prédateurs de son champ de maïs.
Chacun chez soi et le touriste dans son lit, risquerait encore de déranger quelques puces et punaises qui ne demandent qu'à roupiller tranquille. Quand on se déplace, on est toujours le touriste de quelqu'un. Le mouvement de l'univers -à commencer par les électrons perturbant les neutrons jusqu'aux derviches tourneurs perturbant l'air ambiant en passant par les satellites perturbant les planètes- est le grand coupable.
Mais je m'entraîne, comme les ermites stylites et les moines anachorètes à ne plus bouger d'une colonne que je viens de construire à côté de ma marre. Et t'as intérêt, mon Knoppy, à ne pas parasiter mon espace en me rendant visite en touriste.
JK

-Eh ben pour compléter ton minimum vieillesse d'intermittent, je peux te proposer d'inclure la visite de ta mare glomellienne aux asiatiques qui visitent "Toute l'Europe en 6 jours !".
Au bout d'un mois, tu seras plein de pourliches mais t'auras plus un criquet ni un lombric et l'eau de ta mare aura croupie.
C'est vrai, c'est un choix...
Gilles Knopp

-Et toi en échange, comme j'ai toujours adoré voyager - ce qui m'a permis, entre autre, de m'ouvrir un peu les boyaux du crâne - tu m'invites à visiter ton bois. Sac à dos je viendrai. Si tu prends pas trop cher. Un prix d'ami pour quelques copains asiatiques, géorgiens ou roms qui viendront avec moi. C'est ainsi que se crééent les rapports humains et les civilisations. Merci d'avance d'y contribuer.
JK

Houlala les gars vous avez démarré fort hier !
Je ne sais plus dans quel ordre je vous ai lu hier soir très tard, vu que j'avais un
peu arrosé la soirée en passant chez Louise et Lan des copains qu'ont
une salle des fêtes ! en tout cas j'ai continué à rire toute seule en
lisant la cerise sur le sac à dos à pois verts de la cruche à Knopp qu'a fait
du foin sinon rien, aux impressions de turquie
qui balance pour le commerce des moutons, aux barbares de l'écomystère
en bermuda et de Jean qui s'émeut de ses puces perso qu'il dérange à chaque fois
qu'il se meut touristiquement dans son lit !
Ouais heu on est toujours le touriste de quelqu'un... houuuuuu je me suis dit bon,
je vais y penser cette nuit, en dormant !
J'ai po croisé Attila dans l'escalier en descendant me coucher, et le temps de
dire un deux, j'oubliais les invasions barbares et la chute de Rome encouragée
par GROUPAMI !
En tout cas, que c'est bon de s'endormir en souriant Merci ! 
ça cisaille dur c'matin
Iso

 

Tout n'est pas rose cependant en Turquie :
Les "Mères du Samedi"se réunissent chaque samedi depuis 1995 à Istanbul, pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants et proches disparus. Des années 70 à 90, les forces de sécurité turques ont fait disparaître plus de 800 activistes turcs et kurdes.
L'Association qui soutient les "Mères des disparus de Turquie" appelle tous les démocrates de St Brieuc à soutenir leur action lors d'une manifestation
SAMEDI 26 AVRIL de 15h à 17h
PLACE DU MARTRAY à ST BRIEUC
Soyons nombreux à répondre à son appel
JK

   Cette « page de Bretagne » ne s’interdit ni critique littéraire, ni copinage, si tant est qu’on puisse séparer les deux. Allez-donc vendre plus de 500 exemplaires d’un roman sans un coup de pouce du Monde des livres, Nouvel-Obs, Télérama, Ouest-France ou Le Figaro ! Pas une raison suffisante, sur un site moins couru, pour émarger aux entreprises de faussaires, instrumentalisée en sous-main par les élus, à l’affût de plumes serviles pour passer le monde de l’édition et les auteurs sous leurs fourches caudines (cf l'équipe de Livre et Lecture en Bretagne). Peu d’auteurs ne doivent leur succès qu’au bouche-à-oreille de leurs lecteurs. Surtout s’ils ne sont pas Lutéciens.
Ce préambule posé une fois pour toutes -vous verrez plus loin qu’il est dans le sujet-, parlons d’un coup de cœur du jour, grevé d’une tare initiale : celle de concerner aussi un ami. 
coco

     Le « Notre Chanel » de Jean Lebrun m’a laissé sur les fesses. Celles, très courues, de Coco Chanel. Comment démêler la trame des amours vrais et des intérêts tissant les jours tumultueux de la plus grande couturière du siècle ? Jean Lebrun s’y coltine avec sa minutie d'historien et son humour de romancier.

    Ces amants et amantes qui défilent dans les bras de notre Gabrielle au grand cœur sont plus marqués que mannequins défilant lors de ses présentations de collections. Et quelle collection ! Bresson, Berstein, Reverdi, Stravinski, Westminster, Cocteau, Dali… pour ne citer, dans le désordre, que quelques-uns des plus célèbres qui ont aussi hantés ses châteaux et usines à petites mains.
   Car cette femme est une entrepreneuse, plus qu’une courtisane. C’est elle qui se fait courtiser. Par tous, y compris l’occupant allemand. Elle sait vendre au prix fort sa signature sur ses collections de génie, habits chapeaux ou parfums, comme elle sait vendre sa collaboration pour obtenir des nazis la libération d’un neveu qu’elle considère comme son fils. Naïve aussi. Elle ira jusqu’à imaginer pouvoir tenir un rôle dans la redistribution des cartes d’après guerre en raison de son amitié avec Winston Churchill. Ce qui lui vaudra de n’être pas trop inquiétée à la Libération, malgré sa relation avec un officier de renseignement allemand.
    « Gabrielle, tu ruines nos espoirs… »

    En arrière plan du livre, comme un bruit de fond, sorte de mer tranquille qui va bientôt se transformer à tsunami, trait à trait, se dessine un autre personnage : Bernard Costa, l’ami dont Jean Lebrun est en deuil éternel et avec lequel il avait entrepris, il y a plus de 25 ans cette enquête minutieuse auprès des témoins encore vivants, en hantant des lieux encore habités par le parfum de Gabrielle.
    Ce roman vrai à quatre mains nous emporte peu à peu en une autre histoire, en pays de fidélité. Comme si la découverte de Gabrielle devait se payer de la disparition de Bernard. Comme si l’inconstance de Gabrielle devenait le révélateur de la fidélité de Jean. Amusés au début par l’humour fort british de l’auteur, on en sort émus, puis bouleversés.
    La recherche historique n’est pas qu’affaire d’intellect.  L’historien qu’il le veuille ou non, qu’il le dise ou pas, s’implique corps et âme dans son sujet. Cette fois le voyage vers le passé est parfaitement convaincant. Un univers se crée. Une affaire de style. Le propre des vrais auteurs.
Et des auteurs vrais.


JK