182 - CAP'TAIN VALANTIN

Il est temps de vous donner quelques nouvelles d’un de nos héros préférés : le capitaine parachutiste légionnaire Valantin (photo), protégé de Glon, président de l’Institut de Locarn. Ceux qui ont suivi le début de ce feuilleton à tiroir qu’étaient, fin 2013, les bonnets rouges (article 240 de l’ancien blog « coup de cœur coup de gueule »), savent déjà que la Cap’tain dirige de main de parachutiste la société Dervern (« chêne » en breton), spécialisée dans le « génie écologique ». Vous savez aussi peut-être que cette société de génie géniale a obtenu de Vinci, comme par hasard, le marché des mesures compensatoires à Notre-Dame des Landes. Compenser c’est quoi ? Il s’agit, en gros, de transporter petites bêtes et plantes protégées de NDDL sur d’autres zones humides. D’une marre à l’autre. Qu’est-ce qu’il se marre le Cap’tain !valantin

Sauf que le terrain est glissant et que les grenouilles ne se laissent pas faire. Le Cap’tain s’enlise dans la zone humide. Les méchants zadistes lui font des misères. Le valeureux parachutiste, pourtant converti, d’après ses dires, aux méthodes non violentes d’une théorie fumeuse « La vie » (catholique illustrée), héritée des écologistes fondamentalistes, ceux qui éludent du rapport à la nature les rapports sociaux, ne peut aujourd’hui exercer son sacerdoce au service de la flore et de la faune (« la vie ») que protégé par 5 fourgons de gendarmes mobiles. Merci à Le Drian, ministre des gardes mobiles, pèlerin fidèle de l'Institut de Locarn et de St Cyr Coetquidan… avant de devenir voyageur de commerce de Dassault en Égypte et en Inde.

Sur son site Internet - http://dervenn.com/ - *, Cap’tain aujourd’hui pleurniche, criant à l’incompréhension. Il se fend d’un « flash d’actualité » désopilant. Les zadistes l’empêchent de faire son boulot, alors que, comme eux, il milite « pour un changement radical de société » et qu’il « partage certaines de leurs positions » (Lesquelles ? C’est une devinette !) Les zadistes ne veulent pas de ce projet sublime d’aéroport surdimensionné, alors que lui travaille, de manière très désintéressée, à sa faisabilité, tout en se déclarant « sensible à la destruction massive des espaces ruraux en France. » Comme s’est touchant !

Et le capitaine d’affirmer « Nous souhaitons que l’activité de Dervenn contribue à une économie systémique territoriale, indépendante des pressions partisanes, dogmatiques, lobbyistes et financières ». Souhait superbe ! Mais quand on relance une société (après une première faillite) avec le fric à Glon, les souhaits, foi de parachutiste, s’écrasent vite devant la « pression partisane financière ». La « gouvernance inspirée du fonctionnement de la vie » a toujours conduit les plus forts à éliminer les plus faibles. C’est ça « la vie », Cap’tain !

Au chapitre « Derven recrute », c’est plutôt calme. Le « pôle travaux » se fait très discret. Pourtant une aubaine pour y placer son fric, comme l’a fait Glon à l’automne 2013 après avoir touché son gros magot de Beulin, suite à un procès*. Les bras dervernistes travaillent en insertion et, du coup, les dons sont déductibles des impôts.

JK

*Le dessinateur Alain Goutal, bien connu des écolos bretons pour ses dessins fustigeant les cochons de l’agrobiz, nourris à l’aliment Glon-Sanders (l’ex-société Glon a été rachetée par Beulin, patron de Sofiprotéol), figure toujours en bonne place parmi les 3 « experts » maisons, au chapitre « partenaires et réseaux » du site Dervern. Comme le Cap’tain, il doit certainement faire « la distinction entre d’éventuelles convictions personnelles de nos collaborateurs sur le bien-fondé des projets sur lesquels nous intervenons et la prestation technique qui nous est confiée. » Quand l’auge est pleine, on n’entend plus crier le goret (proverbe breton).

*Beulin, président de la FNSEA et PDG de Sofiprotéol (leader européen des oléagineux, initiateur de la plupart des dossiers hors-sol en Bretagne et ailleurs) a racheté, début 2013 Glon-Sanders, puis a viré Glon de ses 30% de parts qui lui restaient. Glon a porté plainte contre Beulin et s'est retrouvé avec un bon milliard d'euros d'indemnisation. Depuis début 2015, le groupe de Beulin, Sofiprotéol, n'existe plus. Le groupe s'appelle maintenant AVRIL (comme le poisson). Rien de tel que de changer de nom pour brouiller les pistes, y compris auprès des tribunaux ! On en reparle sous peu.