323-Busard Saint Martin

Ce busard Saint-Martin, au plumage coloré, m’a été offert par François de Beaulieu

lors des 60 ans de l’association Bretagne vivante pour :

"mon action action en faveur des landes en particulier et de la protection de la nature en général"

(11 mai 2019, au lycée agricole de Morlaix)

buzard

Contrairement aux apparences, il n’est pas empaillé, mais sculpté dans du bois par Lucien Pouedras,

peintre inspiré des landes de Bretagne et grand maître, avec François, du "lobby des landes".

L’auteur  raconte le parcours de la sculpture :

« …Je suis très heureux que cette buse se soit posée là où elle sera heureuse. Avant d’arriver à Glomel, elle a fait du chemin ! D’abord le morceau d’une branche d’un platane, habitant au Champs de Mars, près de la tour Eiffel. Séchage dans ma cave du 15ième à l’abri de la lumière. Voyage en voiture pour rejoindre le Tyrol italien. Sculptée sur place. Retour à Paris où mes pinceaux l’attendaient, reprenant des restes de peinture à l’huile servant pour les paysages des landes bretonnes. Puis confiée à François qui l’a accompagnée chez vous. »

Un cercle jaune lui entoure l’œil. Sur le dos, ses plumes grises sont rayées de couleur jaune rouille. Le dessous des ailes de l’adulte est blanc, avec au bout des ailes quelques touches de noir. Il bénéficie d’une protection totale depuis 1981. Même mort, il est interdit de le transporter, de le vendre ou de l’empailler

Le busard Saint Martin, spécialiste du vol stationnaire et du vol rapide en rase-mottes pour capturer sa proie, se faisait de plus en plus rare en Bretagne : une vingtaine de couples seulement, et uniquement dans les Monts d’Arrée dans les années 80. Mais, grâce à différents facteurs, dont les éclaircies forestières, la préservation et l'entretien des landes par l'association Bretagne Vivante, le busard repeuple à nouveau la région : 140 couples en 2008.

Au printemps, on peut admirer les parades nuptiales des couples adultes (2 ou 3 ans) au-dessus des landes, avec piqués spectaculaires et vrilles à deux, serres enlacées. La femelle est plus grande que le mâle et ses ailes sont plus larges, ce qui lui fait une allure plus lourde. On ne sait toujours pas vers quelle destination ils migrent l’hiver.

Le busard construit son nid au sol : une plate-forme sommaire dans les joncs ou la bruyère, faite de brindilles et d'herbes, sur des genêts aplatis. Il pond 4 à 6 œufs blancs bleuâtres. Pendant la période de nidification, il se montre très agressif envers ses congénères. Il se nourrit de petits mammifères (souris, jeunes lapins…).

Venu d’Europe du Nord, le nom du busard Saint-Martin est attesté dès le début du 16ième siècle. La légende raconte que le rapace a été envoyé par Saint Martin- ce qui explique son plumage rutilant- à l’agriculteur qui le premier cultiva le chanvre et le lin afin de sauver ses semis du bec des petits oiseaux. Protecteur des cultures et des semis d’automne, il surveillait les champs, permettant aux paysans de se rendre à la messe.

(infos piquées à François de Beaulieu dans ses nombreux ovrages)