136 - Gentillesse

    On ne peut pas dire que la gentillesse suinte sur cette page. Toujours à râler les Knoppy, Iso et JK ! Que des mauvaises nouvelles ! À tout bout de champ. Toujours le verre à moitié vide. Alors que le monde autour de nous est si beau. Aucun rapace, aucun carnassier, aucun prédateur, aucune entourloupe à l'horizon. Que de petits seins ! Suffit juste de faire un peu l'autruche. Avec ça qu'on a louper le 13 novembre, journée de la gentillesse. Pas trop tard pour se rattraper.
JK Reims Ange


    Le 13 novembre a été élu Journée de la gentillesse. Ce qui témoigne d’un besoin de notre société : celui d’un peu plus de douceur dans un monde de brutes. Mais cette « journée » a des allures d’injonction aux accents manichéens. S’agit-il d’être gentil ? Nous le sommes souvent pour éviter un désaccord ou par peur de se montrer sous un mauvais profil. Gentil, nous nous plaçons dans le désir de l’autre, et non dans notre réalité. Sorte de séduction qui nous laisse parfois un goût amer face à un accueil frisquet ou à un abus de notre gentillesse.
    Résultat, on se retrouve coupé de nos besoins avec toutes les frustrations et la colère qui s’ensuit. La non-écoute de soi mène un jour à la non-écoute de l’autre. La gentillesse dégénère en violence.
    Mieux vaut être authentique. C’est-à-dire parler à partir de notre propre expérience de vie en admettant que nos besoins sont légitimes. A condition d’exprimer des demandes négociables, au risque sinon de faire preuve d’égocentrisme.
    Trouver un compromis acceptable entre ses désirs et ceux des autres, affirmer nos besoins en s’inscrivant dans la réciprocité. Car l’enjeu ne se résume pas à pratiquer la gentillesse une journée par an, mais à s’affirmer au quotidien, en s’adaptant aux enjeux de la relation et du moment. A cultiver, non pas la complaisance à des fins de reconnaissance mais la confiance, sans peur d’être jugé ou abandonné. En somme, rencontrer l’autre sans cesser d’être soi, à la manière du Petit Prince de Saint-Exupéry.
Sophie Péters, le Monde du 21/11/14
COMMENTAIRES 21/11/14
 -Ah ben tiens ! Vlà la gentillesse élue à l'affiche une journée par an, l'était temps ! Ah mais, Madame est trop bonne, la bonté d'Madame perdra Madame !
Je confesse que j'ai été d'une telle gentillesse dans ma vie que toute mon équipe de copains copines quand on était jeunes et qu'on faisait les cons au camping ou dans l'quartier ... me demandait toujours, à moi, d'aller présenter nos excuses les plus plates car j'avais la réputation de faire preuve d'entregent et celle de nous faire pardonner nos débordements plus facilement ! Etait-ce ma blondeur angélique ou mon air de bonne soeur laÏque, était ce mon talent de comédienne ou ma candeur naturelle, un peu les deux sûrment ! Partout dans ma vie jusqu'à 30 ans, ma gentillesse fut sollicitée tant et si bien que lorsque je poussais une gueulante pas ordinaire, pour défendre mes idées ... le monde d'en face me regardait l'air de dire, mais qu'est ce qui lui arrive, cela ne lui ressemble pas, elle est si gentille d'habitude, la pauvre, faut-il qu'elle soit mal pour montrer les dents ! Mais qu'a-t-elle bien pu manger hier pour être aujourd'hui comme cela ???
 
Mes trente ans sont loin derrière moi et ça fait bien longtemps que je ne tends plus la joue gauche si je me prends un pain à droite ! Et que je me méfie de cette gentillesse que l'on m'a enseignée qui consistait à tout pardonner quoi qu'on nous fasse. A obéir en toute circonstantce aux supérieurs, dans le plus parfait respect de la hiérarchie ... Et à fermer sa gueule tant qu'on n'est pas autorisé à parler ! A force d'être gentils ... le gouvernement nous a bien roulés ... Nous avons jusqu'ici été si nombreux à être si gentils que nous avons cru bon, de génération en génération, de mourir au champ d'honneur, enfin quoi, il était bien normal de mourir pour la patrie ... Alors que nos frères, nos pères, nos fils, et nos arrières arrières arrières sont morts pour l'industrie ...
 
On a profité de notre enfance pour faire de nous des gens dociles, et c'est pas fini ... Tenez, avant de me virer, ma direction m'a convoquée pour me demander d'être à l'avenir une personne plus discrète ! ... ( Elle est gentille et si discrète ! ) Quand j'ai répondu Hors de question de fermer ma gueule, si vous me demandez ça c'est qu'il va se passer des trucs pas clairs et qu'il faudra faire comme si je ne les voyais pas ! ! ! Hors de question !
Le clan d'en face outré, m'a dit : " On savait qu'avec toi ce ne serait pas FACILE ..." La preuve que lorsqu'on est gentille, c'est beaucoup plus FACILE pour la gestapo de vous exterminer.
RAS LE BOL d'être gentil ... ça fait trop longtemps qu'on nous prend pour des cons et des serviteurs dociles ! Mais pour autant qu'il y a des oppresseurs c'est peut être aussi parce que les opprimés se laissent faire comme disait si bien La Boétie. L'obéissance et la gentillesse ont pour moi, à cette heure de ma vie, un goût amer qui me fait frissonner.
http://libertaire.pagesperso-orange.fr/archive/2000/227-avr/boetie.htm
Je ne veux plus qu'on m'emmerde
Je ne veux pas qu'on me commande
C'est clair !
Très Sainte Iso

-Merde !
On a loupé la journée de la gentillesse !
Pour rattraper le coup, aujourd'hui, je n'ai mis ma main dans la gueule de personne.
Un petit coup de mou passager...
Gilles Knopp