169 - DICTATURE (Syriza 2)

Certains -devinez qui ?- jubilaient de la disparition brutale d'Oncle Bernard (Bernard Maris), descendu le 7 janvier par les encagoulés. Ils vont être très marris : voilà qu'il nous revient du fond de la galaxie. Notre nouvelle plume se prénomme, comme lui, Bernard. Nous nous réjouissons de l'accueillir sur ce blog. À toi, Oncle Bernard.

JK

 

Après les policiers ripoux, après les curés pédophiles, voici les banques-gansters! Mais cette fois l'objet du hold-up n'est rien d'autre que la démocratie.

On n'a pas assez montré ce qui est en jeu dans la décision de la BCE de couper le robinet à finances des banques grecques. En effet, voilà une structure, la BCE, sans aucune légitimité (quelqu'un a-t-il élu un membre de la BCE?...) qui sabote une politique mise en oeuvre par un gouvernement démocratiquement élu, lui, pour appliquer cette politique. Car n'oublions pas que Siryza ne fait qu'appliquer une politique souhaitée par le peuple grec.

Une volonté qui s'impose par la force contre la majorité à une population, cela porte un nom en langue française : cela s'appelle une dictature. Et en l'occurrence il s'agit de la DICTATURE DES BANQUES (derrière la décision de la BCE il s'agit de la pbanquesréservation des intérêts des grandes banques européennes bien sûr).

Comment ne pas voir clairement ce qui est en jeu : les orientations politiques de la Grèce doivent donc se décider à Francfort ! Voilà le message envoyé à toute l'Europe. Car bien sûr ce qui est dit aux Grecs est dit à tous les citoyens d'Europe : vous pouvez élire qui vous voulez, les véritables décisions se prennent dans les bureaux de la BCE.

Mais on ne peut oublier un fameux précédent : le référendum de 2005 par lequel la population française avait très clairement dit non aux traités européens... qui nous furent imposés deux ans plus tard (avec la complicité passive des socialistes français ne l'oublions pas)

Dans cette affaire, il est donc tout à fait fondé de parler de DICTATURE DES BANQUES. Et cela nous concerne donc tous dans la perspective des futures élections nationales : quelle utilité à voter pour tel ou tel parti si, au final, tout est décidé à Francfort ?

Une dernière remarque enfin, pas assez soulignée celle-là également : la volonté de la BCE est donc de faire échouer Siryza. Mais que se passera-t-il si cette politique échoue ?... Qui récupérera la mise ?... Vers qui se tourneront les électeurs euroseptiques de plus en plus nombreux ?... Vers les europhiles béats ? Certainement pas bien sûr ! Suivez mon regard... les seuls représentants de la défiance envers cette Europe seront alors les partis d'extrême droite. En clair, la BCE pourrait alors ouvrir un boulevard aux extrêmes droites européennes.

Mais il est vrai que les banquiers, lorsqu'il s'agit de faire du fric, sont prêts à le faire avec n'importe qui (l'argent n'a pas d'odeur c'est bien connu). Les banquiers et industriels allemands nous l'ont déjà montré dans l'histoire du 20ème siècle.

 Amis europhiles béats, tous en choeur : Vive l'Europe !

Bernard Prié

COMMENTAIRE 

-Pour aller dans ton sens, Bernard, un autre signe m’inquiète, bien plus que les avions russes espionnant notre espace aérien : Hollande et Le Drian, nos vigies pirates, font désormais appel à l’armée pour quadriller nos villes, rôle dévolu d’ordinaire, dans une démocratie, à la police. Je vous conseille, à ce propos, l’interview du sociologue et chercheur (CNRS) Fabien Jobard dans le Monde (supplément Culture Idées du samedi 7 février).

Depuis la fin du 19ème, le maintien de l’ordre, dans notre démocratie, n’était plus confié aux militaires… même Papon, lors des massacres d'octobre 1961 -répression violente de la manif des algériens de Paris, séquelle de nos aventures coloniales en Algérie- n'utilisera pas l'armée.

Drôle de paradoxe : la "dictature des colonels" c'était en Grèce (de 1967 à 1974). Voilà qu'elle nous revient en catimini, prenant prétexte des crimes de quelques musulmans encagoulés. Peut-être la clef pour comprendre le lien entre ce qui se passe en Grèce et l'attentat Charlie-Hebdo ? Comme dirait Iso (article 165), "la fabrique de bottes" est en route.

JK

 

Oui mais, prenez François-Judas Mollande, celui-là qui a été mocratiquement élu dans notre belle mocratie française, eh ben il dit qu'il est d'ac' pour "contribuer à un accord, mais dans le respect, le respect du vote des Grecs, mais respect des règles européennes, et respect des engagements".
Bref, comme il a dit aussi que la décision de la BCE était "légitime", il nous donne une preuve de plus de sa traîtreuse traîtrise de traître à la gauche...

Gilles Knopp

Pour illustrer la dictature des banques, Oncle Bernard met surtout en avant la BCE et sa décision de couper le robinet aux Grecs. Mais ce n'est pas la banque qui gère le plus gros flux de fric. L'exemple de HSBC est éclairant : "avec 270.000 salariés dans plus de 80 pays, HSBC est un poumon de l'économie mondiale." (Le Monde 10/02/15) Un poumon qui, grâce aux paradis fiscaux, aide tous les dictateurs à tousser : du roi du Maroc à Al-Quaida, en passant par tous les dictateurs africains.

JK

Quand il est question de la dictature des banques, il ne faut pas avoir en tête l'image classique des dictatures : régime policier, flicage, tortue etc... Non, les banques font les choses beaucoup plus "proprement" : on coupe le robinet à liquidité... c'est aussi efficace et beaucoup plus discret.
Le bruit d'un robinet qu'on arrête fait moins de vagues qu'un bruit de bottes.
Gilles Knopp parle de "François-Judas Mollande", cela me fait penser à la loi Macron et si on veut être éclairés là-dessus, il faut écouter et ré-écouter et re-ré-écouter Gérard Filloche en parler, une merveille qui donne la nausée :
http://la-bas.org/filoche-demolit-macron

Bernard