...à périodicité très variable, ouverte le 23 février de l'an de grâces (matinée) 2014...

et (presque) fermé en janvier 2017


sphinx

PRÉ EN BULLE
Cette page n'est subventionnée par aucune collectivité territoriale,
car nous détestons la littérature de faussaires à la main d'organismes bidons ( Offices, fausses assos, EPCC...), instrumentalisés en sous main par des élus.
Quand, par le passé, les gouvernants, ou leurs porte-plumes serviles, se sont occupés de régenter art ou littérature, on a aussitôt
pu constater la régression mentale.


(avec la complicité de Léonor Fini, ici à droite)

Le mot "Bretagne" de ce titre n'implique aucune allégeance à un quelconque communautarisme, autonomisme ou indépendantisme. Il situe juste le lieu de la culture (et parfois de la langue) d'où nous écrivons. Notre regard essaie de porter plus loin que les Régions, les États, les continents... ou les galaxies, car nos territoires sont avant tout imaginés.

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Pour un formatage américain à réactivité immédiate, il faudra vous adresser au logiciel Wordpress. Ici on prend le temps des relations humaines et des labyrinthes rigolos des fêtes foraines. On s'en fout totalement du nombre de zamis sur fesse-bouc.

On n'est pas à un jour près, ni à un mois.
On prend le temps, avant d'écrire, de tourner 7 fois la plume dans l'encrier des sentiments. On amène ses crayons de couleur, on s'écoute, o
n se cause et on se contredit courtoisement. Pour vos plaidoyers en faveurs du Front National, du pâté Hénaff, de la Légion étrangère, de l'Institut de Locarn, ou de l'agriculture productiviste, adressez plutôt vos textes à Minute ou à La France Agricole.

Depuis fin février 2014, sur cette page, déjà près de 400 articles (tous en ligne). Pour faciliter leur repérage, ils sont numérotés. Le moteur de recherche interne vous permet de trouver les thèmes abordés ou les personnes citées.

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    Si, posté en vigie à la pointe de sa petite province - on va dire, par exemple sur la calotte Saint Joseph ou sur le mont St Michel de Braspart -, un « baladin du monde occidental », s’exerce à décrypter les signes de son temps, il ne peut aujourd’hui qu’être affolé. Qu’il se tourne vers la Chine, première puissance économique mondiale dès 2014, désormais aux portes de Carhaix (cf articles 46 et 52), ou vers l’Amérique, qui fait sa loi à coup de drones (cf article 53 et 18) et de Traité Transatlantique TAFTA (article 47), il se demande quelle terre de folie se prépare avec ce fondamentalisme marchand détruisant humains et écosystèmes.
    Un ultime coup de massue lui tombe alors sur le crâne : Google, ce moteur de recherche qu’il utilise tous les jours, affine ses robots. Désormais ils ne seront plus à ses côté
s (article 29), pour, dans le meilleur des cas, lui donner parfois un coup de main à traverser la rue, mais à l’intérieur même de son cerveau, pour soumettre chacun de ses actes. Et gare à ceux qui ne seront pas connectés !
JK 

Encadrons les neuro-révolutionnaires
google1
    En mars, Ray Kurzweil, directeur du développement et ingénieur en chef de Google, a déclaré que nous utiliserions des nanorobots intracérébraux branchés sur nos neurones pour nous connecter à Internet vers 2035. Google, qui est déjà le leader mondial des neurotechnologies, entend franchir une nouvelle étape dans la maîtrise des cerveaux. D’abord, Google nous a orientés dans le Web et le monde réel grâce à son moteur de recherche, à Google Maps, aux Google cars et à Nest. Ensuite, il a commencé à stocker une partie de notre mémoire (Gmail, Picasa). Désormais, il augmente nos capacités sensorielles (Google Glass, Google lens…).
    La quatrième étape commencera avec l’émergence d’une authentique intelligence artificielle dotée d’une conscience qui devrait écraser l’intelligence humaine dès 2045, selon Kurzweil. A cette date, l’intelligence artificielle sera, selon le dirigeant de Google, un milliard de fois plus puissante que la réunion de tous les cerveaux humains. La dernière phase aujourd’hui révélée par les dirigeants de Google sera l’interfaçage de l’intelligence artificielle avec nos cerveaux.

   
google2GOOGLE, UNE NEUROPROTHÈSE
    En quelques décennies, Google aura transformé l’humanité : d’un moteur de recherche, il sera devenu une neuroprothèse. « Dans environ quinze ans, Google fournira des réponses à vos questions avant même que vous ne les posiez. Google vous connaîtra mieux que votre compagne ou compagnon, mieux que vous-même probablement », a fièrement déclaré Ray Kurzweil, lequel est également persuadé que l’on pourra transférer notre mémoire et notre conscience dans des microprocesseurs dès 2045, ce qui permettrait à notre esprit de survivre à notre mort biologique. L’informatique et la neurologie ne feront qu’un !
  Ces neurotechnologies sont littéralement révolutionnaires en ce qu’elles bousculent l’ordre social. Pouvons-nous y échapper ? Une contre-neuro-révolution sera-t-elle possible ? Probablement pas. A terme, si Google réussit son pari, un être humain qui refuserait d’être hybridé avec des circuits électroniques ne serait guère compétitif sur le marché du travail. Imagine-t-on une société à deux vitesses, avec des humains non augmentés qui deviendront inévitablement des parias ? En outre, serait-il éthique de ne pas augmenter les capacités cognitives des gens peu doués ?

    google3Bill Gates lui-même est affolé par l’absence de réflexion politique sur les conséquences de la fusion de l’intelligence artificielle et de la robotique. Il estime que les automates remplaceront d’ici à 2035 la majeure partie des métiers, y compris les professions de santé. La montée en puissance des neurotechnologies inquiète au sein même de Google, qui vient de créer un comité d’éthique consacré à l’intelligence artificielle. Il devra réfléchir à des interrogations qui concernent l’humanité tout entière : faut-il mettre des limites à l’intelligence artificielle ? Comment la maîtriser ? Doit-on l’interfacer à nos cerveaux biologiques ?

    google4Dans une tribune publiée le 1er mai dans The Independent, le physicien Stephen Hawking, le Nobel de physique Frank Wilczek, l’informaticien Stuart Russell et le physicien Max Tegmark estiment que « la réussite dans la création de l’intelligence artificielle serait le plus grand événement dans l’histoire humaine ». « Malheureusement, ajoutent-ils, ce pourrait aussi être le dernier, sauf si nous apprenons comment éviter les risques » engendrés par cette création. Ils regrettent que la recherche sur ces questions soit cantonnée à quelques institutions à but non lucratif.

    Le fondateur de Deep Mind, récemment racheté par Google, qui est un leader de l’intelligence artificielle, affirme lui aussi que cette dernière peut menacer l’humanité dès le XXIe siècle. A l’ère des prothèses cérébrales, le risque de neuro-manipulation, de neuro-hacking et donc de neuro-dictature est immense. Nous devons encadrer le pouvoir des neuro-révolutionnaires : la maîtrise de notre cerveau va devenir le premier des droits de l’homme.


Laurent Alexandre
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 05.05.2014

    Les Conventions de Genève (août 1949, actualisées en 2005) définissent des règles de protection des personnes en cas de conflit armé, notamment les militaires, les blessés et prisonniers de guerre, mais aussi les civils et leurs biens. Elles font suite à une longue conquête de liberté, allant de l’habeas corpus, né dans l’Angleterre féodale, aux droits de l’homme de 1789. L’homicide volontaire et la torture y sont qualifiés de « crime de guerre ». Les Conventions de Genève ont été mondialement ratifiées, ce qui signifie que chacun des États du monde s'engage à les respecter.
    Nul ne devrait donc plus avoir pouvoir de vie et de mort sur un autre, civil ou militaire, sans procès équitable avec possibilité d’organiser sa défense.
    Et pourtant les USA, suite aux attentats du 11 septembre 2001, se sont arrogés le droit exorbitant de tuer sans procès, qui ils veulent, partout où ils le veulent. Jeremy Scahill, en publiant « Dirty Wars »
(Traduit en français aux éditions Lux, 704 pages, 28 €) décrit ce mécanisme de la terreur qui se réactive chaque mardi matin à la Maison Blanche dans le bureau d’Obama. La statue de la liberté a bien du mal à tenir dressé son flambeau.
JK  

drone    Chaque guerre a une fin. Même les plus interminables conflits, ceux dont un esprit rationnel ne parvient parfois plus à envisager l'issue, s’achèvent un jour. Par un accord de paix ou par la victoire d’un camp et l’anéantissement de l’autre.
    Ce que le récit de Jeremy Scahill évoque, ce qu’il permet d'envisager fait froid dans le dos. Cela s'appellerait la guerre permanente.
    Le journaliste de The Nation et cofondateur du site The Intercept, déjà auteur d'une enquête sur la privatisation des guerres américaines (Blackwater. L’ascension de l’armée privée la plus puissante du monde, Actes Sud, 2008), s’attaque cette fois, dans Dirty Wars. Le nouvel art de la guerre, au cœur du pouvoir de la première puissance du monde. Scahill reconstitue la manière dont Washington, en réponse aux attaques du 11 Septembre et à la guerre clandestine d’Al-Qaida, a profondément transformé sa manière de mener un combat militaire.
    Deux constats principaux émergent du livre : le premier est que, au-delà des conflits officiels en Afghanistan et en Irak, la guerre américaine est « une guerre planétaire en secret et en toute liberté » ; le second est que, au-delà de la présidence de George W. Bush, communément critiquée pour la guerre d’Irak, l’usage de la torture et les prisons secrètes, « le programme de capture et d’assassinat du gouvernement américain est en pleine expansion » depuis l’élection de Barack Obama.
    Ecrite comme un thriller, l’enquête de Jeremy Scahill est excellente parce qu’il a travaillé sur deux fronts à la fois. D’un côté, il traîne ses guêtres de reporter dans les montagnes afghanes, les villages du Yémen et les rues de Mogadiscio. De l’autre, aux Etats-Unis, il débusque des informateurs jusqu’au sein des plus obscurs services secrets, notamment le Joint Special Operations Command (JSOC), un organisme des forces spéciales inconnu du public jusqu’à l’opération de la Navy Seal Team 6 contre Oussama Ben Laden, et qui partage avec la CIA la tâche de mener les guerres secrètes.
    Cette méthode de confrontation des points de vue est particulièrement convaincante, par exemple dans le cas de la famille d’Anwar Al-Awlaki, cet imam né à Las Cruces (Nouveau-Mexique) et tué au Yémen par un missile, devenant le premier citoyen américain connu condamné à mort par le président des Etats-Unis. Scahill décrit aussi bien la montée de la fièvre djihadiste que la dérive américaine. Il reconstitue ainsi les décisions et actions de Washington, qui a déployé des « ninjas » du JSOC dans des dizaines de pays, systématisé les attaques de drones et étendu la liste de ses « cibles » à des milliers de noms.dessin de Gorce
LES MARDI DE LA TERREUR
    Chaque mardi, le président américain décide, sur la base de listes établies par le JSOC et la CIA, quels individus sur la planète seront assassinés. Pour être désigné comme « cible », nul besoin d’avoir attaqué ni menacé les Etats-Unis. Il suffit d’être « présumé terroriste », ou militant d’une organisation jugée « ennemie ».
    A Washington, certains ont baptisé ces réunions les « mardis de la terreur ». La Maison Blanche « agit à la fois comme procureur, juge et jury, écrit Scahill. Le président et ses conseillers déterminent secrètement qui doit vivre ou mourir, interprètent les lois derrière des portes closes et considèrent qu’aucune cible n’est illégitime, pas même un citoyen américain ».
    Outre l’Afghanistan, où l’armée américaine est toujours officiellement déployée, trois pays sont particulièrement visés : le Pakistan, le Yémen et la Somalie. Scahill déroule le fil de ce qui semblait partir d’une bonne intention d’Obama : substituer à la « guerre globale contre la terreur » de Bush et à l’occupation militaire de deux pays une « guerre contre Al-Qaida et ses alliés », plus ciblée.
    Le problème est que tout a dérapé. Obama a laissé le JSOC « agir en toute liberté, tel un cheval fou »,et la CIA, pour contrer cette domination des forces spéciales, s’est militarisée au point de devenir « une véritable machine à tuer ». Les guerres secrètes se sont amplifiées. Une pluie de missiles tirés par des drones de combat s’est abattue sur ces pays, tuant aussi des milliers de civils, amplifiant la haine de l’Amérique, renforçant les rangs d’Al-Qaida et de ses alliés.
    Evidemment, les Etats-Unis ont des ennemis habiles, déterminés, menaçants. Le récit de Scahill ne peut donc se lire, afin de comprendre les deux camps, qu’en complément de travaux sur les mouvements djihadistes.
    Reste que le problème posé est diablement pertinent. A partir du moment où l’on considère que « le monde est un champ de bataille » – une thèse néoconservatrice adoptée par Obama –, qu’on assassine et capture secrètement des gens sans qu’ils aient parfois commis le moindre crime, qu’on ne respecte plus le droit de la guerre et le droit international, qu’on mène des guerres sans plus les déclarer, « une question douloureuse demeure : comment une telle guerre peut-elle prendre fin ? »

Rémy Ourdan, le Monde des Livres du 2/05/14

 

    Iso est particulièrement remontée ce matin. Elle en rajoute deux couches à propos de l’usine chinoise à lait de Carhaix (cf article 46). Elle en profite pour revisiter les dogmes cathos. Chez elle, c’est comme ça : quand elle est en rogne, c’est la religion qui fait surface. Tant qu’elle ne met pas en question les ponts de Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption, Toussaint !
JK

-Bon dites voir on pourrait pas faire une suite à épisode pour Carhaix ? Je suis sur le cul d'entendre partout que c'est bien... Super Génial ça va sauver des emplois. Une copine de Bourbriac m'écrit que sa fille dans son lycée en a discuté avec les profs ... ils sont tous OK et contents et tiennent tous le même discours que ça va sauver l'emploi ! 
Non non non ... ça va pas cette histoire, bientôt En avant Guingamp distribuera des petites boites de lait en poudre pendant les matchs ... Et Glon vendra ses protéines grillées à pas cher avec ses chips BRET'S à la mi-temps ... heu c'est déjà un peu ça nan ??? Et puis et puis…
Bon m'en veuillez pas quand chuis remontée, c'est la religion qui ressort en premier !
En tout cas : Les pigeons sont faits pour être bouffés par les chats
Iso

1-L'annonciation faite à Carhaix (avec Troadec et Glon dans le rôle des angelots)

    La Bretagne aime la Chine. Les coups de foudre c'est comme les inondations, c'est de la volonté divine. On ne peut pas lutter. L'Afrique aussi aime la Chine ! Le Canada et puis les USA aussi. Et si tout le monde l'aime, c'est que la Chine est bonne. Elle a du potentiel. Elle a un gros, très gros pouvoir de séduction la Chine ! En Amérique du Nord, il y aura demain plus d'ouvriers agricoles chinois, que de paysans canadiens. En afrique aussi demain. Mais bon, c'est comme ça maintenant. Tout le monde couche avec la Chine et puis... C'est l'annonciation. L'archange Gabriel paraît dans le journal, un ange à l'image d'un chef de file chinois et tout le monde se prosterne. Ave Synutra !annonciation  
    Un vrai miracle. Faut pas chercher. L'annonciation, c'est un de nos grands mystères. Et les mystères, c'est fait pour rester mystérieux. L'annonciation, c'est le moment où l'ange explique à Carhaix que le divin s'est incarné en usine à lait pour sauver l'humanité bretonne. C'est miraculeux. Sois sans crainte Carhaix, tu vas concevoir et enfanter ton usine à lait. Sois sans crainte, tu as trouvé grâce, auprès de nos banques chinoises. L'annonciation, c'est l'origine de la croyance d'un lait en poudre immaculé dans sa conception. Un lait vierge de toute magouille et de toute mauvaise intention envers les producteurs et la population. Un lait blanc pur, qui aura la couleur des nouilles qui le produiront, le vendront et l'achèteront. Un lait rédempteur, qui rachètera les péchés originels de l'agroalimentaire sur nos terres. Un lait divin, un lait sauveur en forme de granulés.
 
    Ton salut Carhaix, passera par l'accouchement de ta production, avec notre pognon. Ta production sauvera nos enfants chinois. Le dieu libéral connait toutes tes larmes, il sait combien tu t'es battue pour sauver ta maternité. Tu as du coeur Carhaix. Ne crains pas l'opinion publique, nous l'avons anesthésiée. Carhaix en vérité je te le dis, tu accoucheras d'un bébé en pleine santé ! Un bel enfant avec des yeux bridés, et un bonnet sponsorisé. Il parlera globish, et dansera l'an dro avec des claquettes en bois. Consommera son lait en poudre avec des baguettes, et des saucisses enroulées dans des galettes de riz avec du ketchup. Carhaix, tu portes en toi un avenir exotique radieux ! D'ici quelques mois tous les croyants sans exception suivront à vélo l'étoile du berger et le tour sera joué.
 
    Ave Carhaix, réjouis-toi, et reçois ce message de joie et de libération. Carhaix, sois sans crainte, tu n'auras peur de rien, même quand les voiles du temple se déchireront. Car Carhaix, cette fois, tu peux me croire, le parcours de ton enfant ne passera pas par la croix avant sa résurrection. C'est fini tout ça, crois en moi ! Carhaix tu portes en ton giron tous tes futurs emplois et ceux d'avant et ceux d'après jusqu'à la nuit des temps ! Carhaix tu portes en toi le sort de milliers de gens et la bonne santé du Nasdaq. Carhaix tu couves une maternité divine et la vie de milliers d'ingénieurs de concepteurs de fabricants de pharmaciens de physiciens de vétos de vendeurs de juristes de publicistes de formateurs de normateurs d' ouvriers d' ouvrières de cadres de secrétaires d'informaticiens de routiers de transporteurs de banquiers d'hommes d'affaires et de quelques paysans finalement.
 
    Carhaix, je te le dis, tu ne craindras ni la révolution des consciences féminines, ni l'abandon de leur petit cachet pour couper le lait, ni la main mise de la chine sur tes terres, tu marcheras aveugle et sourde, comme au temps des croisades portée par ta foi. Et pour finir, tu le sais déjà, dieu décidera pour toi !


2-Mon père, le dieu du progrès vous bénisse !

    J'avais pensé aussi à une grotte à Carhaix, pour faire venir les croyants de tous les pays, les paralytiques, les parasites, les parapoux, les parachutistes, les parapluies de Cherbourg, enfin tous les paralysés de partout et tous leurs poussants, les faire venir à des bénédictions.
Avec des aveugles et des sourds, enfin plein de malades handicapés qui boiraient du lait d'une fontaine et puis une belle piscine avec de l'eau des bassins versants.
lourdes    Et puis j'avais pensé transformer Carhaix en ville de lait, pour les curistes, avec des hôtels et des campings et des parkings partout partout ...
Des cures de yaourt à tous les parfums et des emplâtres aux ptits suisses !
Et puis une autre belle usine de bouteilles de lait liquide quand même, et une autre usine de caramel au lait miraculeux !
Avec des boutiques qui vendraient des tapis de prière en peau de vache.
Et une fabrique de chaussures en peau de veau !
Et plein de boutiques de souvenirs avec des cartes pieuses écrites en chinois.
Et un parc d'attractions futuriste avec plein de robots de traite pour jouer dedans.
Et même une école du lait et une université laitière avec ses prépas ingénieurs du lait et un cirque avec des vaches savantes !
Et plein d'autres trucs encore qui se sont jamais faits.
Il a raison Troadec, il pourra aussi faire une fabrique de bonnets blancs !

Tous les emplois, la vache ! Faut ruminer tout ça. Et surtout ça nous changera des cochons !

Soeur Iso

    Guingamp a gagné. Bellement. Du beau match. De la belle cérémonie nuptiale en compagnie des supporters d’En Avant. En remettant la coupe, l’officiant Hollande appréciait la soupe, étonné lui-même de ce regain momentané de popularité.
Chercher le petit caillou grinçant dans une mécanique si bien huilée, est aussi incongru que de chercher un joueur natif de Guingamp - « petite ville de 8.000 habitants » savourait Hollande- dans l’équipe gagnante.
À Rennes, c’était gueule d’enterrement. Des supporters en berne, qui n’avaient même plus la force de faire le tour des bistrots, drapeaux et klaxons au vent, en clamant « On a perdu !  O breizh ma bro ! »

    À quoi tiennent ces rituels d’appartenance à une communauté humaine ? D’abord se réjouir que la balle, courant d’un bout à l’autre du stade, de pieds en têtes, de poitrines en mains cachées, puisse faire oublier un instant ces autres balles entrant dans le chien du fusil pour tuer. Toujours au nom de l’appartenance à une nation ou à un clan. Dans la tribune officielle, même Le Drian, en oubliait ses drones. O breizh ma bro !
pont


    Sur la touche, une question forte envahit bientôt le supporter d’un jour : pour quelle équipe prendre parti dans la partie ? La petite ville de 8.000 habitants ou la grande ? Se tenir, comme le président au-dessus des parties ? À quelle cause dédier son appartenance ? À quel dieu de la guerre sacrifier son héroïsme ? Choisi ton camp camarade !


    Permettez-moi, chef, de réfléchir trois secondes avant de me jeter corps perdu dans cette bataille.

    Ne vaudrait-il pas mieux revendiquer de multiples appartenances, plutôt qu'une ? Ou aucune ? Lequel de ces jeux créerait le moins de dupes ? On a le choix de l'appellation : breton, français, européen, citoyen du Monde, amas fortuit de génomes éphémères d’une galaxie en expansion exponentielle ?

    Quand, après mon café soluble, je me pose ce genre d’interrogation insoluble, je me réfugie d’instinct sur les rives chaotiques du Doré, un petit affluent du Blavet, prenant source en Bretagne Intérieure.
    La vallée de Pont-Croix sur la commune de Plouguernével, un lieu magique où le poète Armand Robin traînait aussi ses grolles. Joie profonde de me relier -de religare… religion- à mes ancêtres du Néolithique qui construisirent ce pont de pierre (cf photo) pour relier les deux rives.

    Pour l’instant le Doré a gagné, 1 à 0 contre les remembreurs. Je vais m’atteler à renforcer son équipe.

JK



COMMENTAIRES  5/04/14 et 7/04/14

-On me demande un avis motivé sur "En Avant de Guingamp", et c'est typiquement le truc déchirant pour mon neurone, vu que d'avis, je n'en ai point... Il a fallu que je fasse une recherche internet pour savoir de quoi est-ce que s'agit-il.
Du fouteballe.
Je n'y connais rien du tout, en fouteballe...
J'ai des lointains souvenirs de collège et je pensais naïvement que c'était pour tout le monde pareil, mais on me signale que c'est aussi une activité de type "sportive" qui se pratique entre adultes consentants.
Je découvre abasourdi qu'il existe même des" professionnels du ballon rond" (c'est comme ça qu'on dit !) qui gagnent des sommes ahurissantes tous les mois et encore plus tous les ans, vu que la somme mensuelle est, grosso-modo, multipliée par douze.
La plupart ont des grandes maisons, des grosses bagnoles et des fiancées avec des gros seins plus ou moins naturels, bref, tous les trucs classiques des frimeurs parvenus.
Donc il existe aussi une hiérarchie, avec des mecs qui sont plus ou moins des stars, et qui pratiquent le nomadisme haut de gamme, un an en Angleterre, deux ans en Allemagne, 3 mois en France, etc..., des gens du voyage de luxe mais pas du genre à voler les poules.
Et donc j'ai également découvert, tout d'abord incrédule, que ce sport passionne les foules, c'est pour ça qu'on construit des grands stades avec des grandes tribunes pour y masser plein de crétins plus ou moins abrutis d'alcool et de d'énervement bestial.
Il semblerait même que ce cirque se soit généralisé à quasiment toute l'échelle planétaire, sauf aux USA qui ont trouvé une variante encore plus débile mais aussi plus virile.
On parle de capitaux qataris, de banques monégasques, donc en fait, tout ce tintouin, c'est une pompe à fric géante qui sert aussi à blanchir des capitaux opaques et à favoriser des bétonneurs avides. En plus, y'a des politiques qui tiennent à être vus dans les tribunes.
Alors, on me signale que je n'ai pas dit un mot des journalistes sportifs ni des commentateurs, ni des spectateurs vissés devant leur écran, ni du stade obligatoire dans chaque commune de France, mais franchement, qu'est-ce que vous voulez que j'en pense ?...
... Hein ? !
C'est navrant ! Bon c'est tout !
J'irai même jusqu'à : "c'est consternant !"... Là ! Voilà !
Y'a pas des sujets mieux ? Plus intéressants ? Plus motivants ?
Ch' sais pas, moi...
Les élections ? L'Europe ? L'Agriculture ? L'environnement ? La religion ?...
Ah ben non ! C'est pas mieux non plus... C'est même assez déprimant !
Finalement, je comprends pourquoi que les gens, y s'intéressent au fouteballe...
Gilles Knopp

-Bon sang mais c'est bien sûr ! Ben oui, ah d'accord j'ai compris ! Ah ouais, je sens que je vais m'y intéresser alors au fouteballe, y a urgence pour moi.
Mais c'est quoi la différence avec le rudebi ?

 Hein ?
Iso

-Dans Politis de cette semaine...
Place au foot
A 45 j de la coupe du monde au Brésil, les instances du foot international s'inquiètent des mouvements sociaux ! Bien la première fois que le foot s'inquiète des mouvements sociaux !
Et du coup pour calmer le jeu des manifestants brésiliens, Platini a dit "Bon ça suffit. Il faut rappeler aux brésiliens, qu'ils ont la coupe du monde, que c'est une chance pour eux, et qu'ils sont là pour montrer la beauté de leur pays !" et il a rajouté, Platini, "s'ils peuvent attendre un bon mois avant de faire des éclats un peu sociaux ! ..."
Nan mais, c'est vrai, il a raison Platini, les brésiliens ils sont jamais contents, ils dénoncent la hausse du prix des transports, les services publics déficients, la corruption, les violences policières et pourquoi pas les violences faites aux femmes tant qu'ils y sont  ! Là bas il fait beau d'abord, les filles sont belles, et ils ont un beau carnaval et la mer avec ça ! Alors ...  hein !
HEUREUSEMENT la pub de la chaîne BelN Sports qui retransmet tous les matchs, va calmer tout ça, son argument publicitaire c'est " OUBLIE LA POLITIQUE "
Tu pouvais pas mieux dire Knopp !
Iso

    Les empires se font et se défont. Des nations s’écroulent. Des galaxies d’effondrent. Des tsunamis financiers engloutissent les économies de fourmis besogneuses que des religions concurrentes s’acharnent à convertir à des dieux vengeurs. Mais les questions essentielles demeurent. À un âge ou certains découvrent, émerveillés, la joie de pisser assis sur une cuvette de porcelaine, d’autres conquièrent enfin la fierté de pouvoir pisser debout.
Ainsi va le monde

. pisse-debout
JK


COMMENTAIRES 3/04/14 et 5/04/14

-Ah ! très très bien ! Un grand pas pour l'humanité !
C'en est fini des quolibets sexistes "Ouah eh, les filles, ça sait même pas faire pipi debout ! Mpfff ! Lol, mdr !"
Plus besoin de se cacher, de s'arrêter seulement là ousque y'a des buissons opaques et quand y'en n'a pas, de faire pipi entre deux portières.
La liberté d'uriner où bon vous semble Mesdames, poteau, arbre ou réverbère, comme vos compagnons canins, euh, masculins !
Le seul risque étant de tomber sur des homophobes qui, vous voyant vous soulager de dos, pourraient vous confondre avec un travelo.
Sans doute un futur prix Nobel, souvenez-vous bien de ce pronostic.
Désormais, il ne restera plus que : "Ouah eh, les filles, elles z'ont même pas de zézette ! Mpfff ! Lol, mdr !"
Mais comme la science avance à enjambées de géants, bientôt, ce sera peut-être même plus vrai non plus...
 
Ah, comme c'est bon des sujets légers et consensuels comme ça !
Alors on dit merci qui ?
Merci Tonton Jika !
Gilles Knopp


-Le pisse debout c'est pas nouveau hein ! Moua je l'ai essayé dans la creuse à un festival alternatif où on était une douzaine... ça vient du canada ... c'est plein d'arbres là-bas, les filles en avaient marre de se planquer derrière ... maintenant elles pissent devant comme tout le monde. C'est de là-bas aussi l'expression " L'homme est une femme comme les autres "
Bon un p’tit hommage à Boris Vian :

 Le con se plaint du progrès
Autrefois dans les manifs
On se retenait
Ça pouvait durer des plombes
On se tortillait
Aujourd'hui c'est plus pareil
Ça change ça change
La révolution ta mère
Tient dans un simple appareil
 
Marie-Chantal, excusez-moi
Mais que faites-vous là ?
 
Autrefois dans les concerts
On se déshydratait
Pour éviter les toilettes
Qui nous asphyxiaient
Aujourd'hui à la buvette
On commande des bières
Un gobelet à main
On s'enfile le machin
 
Oh Gontrand c'est excellent !
J'en veux un pour maman !
 
Avant dans les processions
Il fallait repérer
Une touffe une butte un buisson
Pour se la jouer discret
Aujourd'hui vive le progrès
On circule pépère
Ce truc de vingt centimètres
Vaut bien le nucléaire
 
Ah Simone, ça y est cette fois, on fait tout comme papa !
 
Le long des murs heu
Le long des voitures reu
Le long des golfes clairs
Sur le port d'Amsterdam
On pisse comme nos grands-pères
On pisse comme nos grands frères
On pisse comme des notaires
Enfin, on pisse debout !
 
http://www.youtube.com/watch?v=Wuboh_8CgB8

Iso

    Des peintures rupestres de Lascaux à Bibi Fricotin, Tintin, Bécassine ou les Pieds Nickelés, l’art de la BD couvre une multitude d’œuvres hétéroclites. Mais, dans cette histoire de la BD, Gustave Doré, né à Strasbourg en1832, mort d’une crise cardiaque à Paris en1883, à l’âge de 51 ans, tient une place capitale, même s’il est plus connu pour ses illustrations, pieuses et hyper réalistes, de la Bible. La réédition, en janvier dernier, par le musée de Strasbourg, de son « Histoire pittoresque, dramatique et caricaturales de la Sainte Russie », parue en 1854 (il avait 22 ans), nous fait rencontrer un auteur à l’humour grinçant.

    Tous les procédés modernes en noir et blanc sont explorés par Doré qui joue des cases (y compris des cases vides, ou entièrement noires), de la recherche graphique, de la mise en page, de la répétition, de l’humour absurde, des dessins à contre-texte, des propos irrévérencieux. Un vrai déluge onirique  : jeux de mots, violence assumée, scatologie (les premiers rois russes meurent tous de coliques néphrétiques au retour d’une guerre à la conquête de Constantinople). 
On dirait que les Willem, Reiser, Vuillemin, y ont puisé leur inspiration délirante.  Ce style plutôt cru était, certes, en vogue chez les dessinateurs du 19ème, mais Gustave l’utilise à jet continu. On en reste cloué de tant d’audace, dans une France alors plutôt conservatrice. Il est vrai que le sujet choisi –dire du mal de l’expansionnisme russe- l’autorise à bien des licences.

    Son propos, lié à l’hécatombe humaine de la guerre de Crimée, est en effet simple : se foutre, à rire abattu, de la nation Russe qui « lasse d’être gouvernée par ses instincts et se goûts, songe un jour à se choisir un chef. » Car, avant Staline ou Poutine, il y eut aussi Yvan-le-Terrible, Pierre 1er, Catherine de Russie, Nicolas 1er, s’imposant tous au monde par les armes.

    Pour Doré, la suprême ambition des Russes consiste à grimper à un énorme mat de cocagne en suif, en forme de bougie
(cf dessin ci-contre) , alors que « des flots de graisse tombent incessamment sur les téméraires moscovites… les autres acteurs de ce drame, glissent les uns sur les autres et se voient menacés de fondre dans la graisse (eux qui eussent voulu la fondre en eux ) ».
    Une recherche de la lumière virant à la vision apocalyptique.

    Un ouvrage à ne pas trop laisser traîner du côté de l’Institut de Locarn, laudateur dithyrambe et inconditionnel de la nation russe, aujourd’hui renaissante.

JK